Pour les exportateurs français outre-Atlantique, 2016 et 2017 ne devraient pas se ressembler. Cette année, globalement, la demande adressée à la France en provenance des États-Unis devrait diminuer de 200 millions d’euros, alors qu’elle devrait progresser de 600 millions un an plus tard. « Les gains à l’export de la France vers les États-Unis en 2016 et 2017 proviendront surtout des biens d’équipement, portés notamment par l’aéronautique. Les livraisons d’avions, déjà fortes en 2016, devraient encore s’accroître l’année suivante », selon Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.
Dans l’agroalimentaire, malgré la bonne santé du pôle boissons, 2016 sera mauvaise, mais on aurait un rebond en 2017. « Il s’agit d’un rebond pour les exportations françaises de l’agroalimentaire en général, qui ne concerne pas seulement les exportations vers les États-Unis. Avec la baisse des cours des matières premières, les coûts ont diminué. Les entreprises françaises dans l’agroalimentaire vont améliorer leurs marges, et, comme elles seront plus compétitives, elles vont pouvoir baisser leurs prix, ce qui se traduira par une demande renforcée pour ce secteur », commente Stéphane Colliac. Dans l’agroalimentaire, la France reste très dynamique. Preuve en est l’acquisition par le géant Danone d’un spécialiste du bio, WhiteWave, basé à Denver, qui réalise 85 % de ses ventes sur le marché domestique. Les analystes ont été unanimes à considérer que le champion tricolore faisait une belle affaire, en doublant quasiment sa part de marché (de 12 à 22 % exactement) sur un marché stable.
La reprise du textile en 2017 pourrait être liée à la haute couture. Parmi les secteurs qui perdront du terrain, à noter les véhicules, confirmation de la bonne conduite de l’Allemagne, qui fabrique en Europe de l’Est et gagne des parts de marché partout dans le monde, notamment aux États-Unis. La France, qui y demeure peu présente, est en perte de vitesse.
François Pargny