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Dossier Espagne 2016 : Allemagne et France, grignotés à distance par la Chine pour les importations

Parmi les premiers fournisseurs de l’Espagne, la France est numéro deux. C’est l’Allemagne qui domine, mais c’est la Chine, en troisième position, qui progresse le plus vite.

 

Une Allemagne qui creuse l’écart, une France en léger recul, une Chine en pleine ascension, une Italie qui progresse et les États-Unis qui flambent. Ainsi, d’après la base de données spécialisée GTA/GTIS qui reprend les chiffres des Douanes espagnoles, à l’exception de la France, le Top 5 des fournisseurs de l’Espagne se porte bien. Si on élargit au Top 10, tous ont bénéficié de l’appétit de l’Espagne pour leurs produits supérieur à la hausse moyenne de ses importations (+ 1,41 %), sauf la France (- 1,55 %) pendant les neuf premiers mois de 2015 par rapport à la période correspondante de 2014.

Il faut, toutefois, noter que les chiffres des Douanes espagnoles et françaises ne se recouvrent pas totalement. Ainsi, selon les Douanes françaises, les exportations de l’Hexagone de janvier à septembre 2015 ont frôlé les 23,89 milliards d’euros et enregistré une hausse de 4,94 % par rapport à la période correspondante de l’exercice précédent. Sur dix mois, ce montant a progressé à 26,65 milliards d’euros, soit une augmentation de 4,32 %, grâce à une accélération des ventes automobiles et mécaniques de plus de 20 % dans chacun de ces deux secteurs.

Selon GTA/GTIS, c’est avec les États-Unis, puis la Chine que les importations espagnoles ont enregistré les plus belles progressions (respectivement + 24,6 % et + 19,66 %). Et c’est l’Allemagne (+ 8,89 %) qui est demeurée le premier pays fournisseur en valeur, avec 25,82 milliards d’euros, devant la France, avec 21,55 milliards, et la Chine, avec 17,45 milliards.

L’Allemagne et la France, qui sont les deux leaders historiques, sont loin d’avoir retrouvés leurs niveaux d’avant la crise. De fait, l’Espagne a importé pour 43,63 milliards de biens d’origine allemande en 2007 et seulement 32,34 milliards en 2014, soit une baisse sensible de près de 11,3 milliards. Ses acquisitions de marchandises dans l’Hexagone ont, elles, chuté de plus de 15,7 milliards, passant ainsi de 34,99 milliards à 29,27 milliards. À l’époque, l’automobile représentait 29 % des importations espagnoles en provenance de France. En proportion, cette part n’a pas beaucoup évolué, puisqu’elle dépassait encore 27,5 % l’an dernier. Mais alors qu’en valeur elle représentait 10,18 milliards en 2007, ce montant sept ans plus tard n’était plus que de 8,05 milliards.

Ces dernières années, l’automobile, premier poste d’importations de l’Espagne depuis la France, devant la mécanique, s’est, toutefois, redressé. L’an passé, ce voisin européen du sud a affiché une hausse de 13,33 % de ses achats de véhicules dans l’Hexagone et de 8,98 % de ses acquisitions de produits mécaniques. Sur la lancée de 2014, il a continué à importer dans ses deux domaines, respectivement de 2,19 % à 6,16 milliards d’euros dans l’automobile et de 8,59 % à 1,66 milliard dans la mécanique.

En revanche, il a réduit ses emplettes dans les principaux secteurs qui suivent : équipement électrique, -1,95 % à 1,24 milliard d’euros ; fonte-fer-acier, -6,81 % à 1,11 milliard ; matières plastiques, -2,12 % à 959 millions d’euros ; produits chimiques, -8,9 % à 687 millions ; et huiles essentielles-parfums-eaux de toilette, -0,67 % à 638 millions.

À côté des deux leaders historiques, la Chine s’est fait une place sur le podium. Alors que sa part de marché (PDM) atteignait juste 6,45 % en 2007, celle-ci est montée à 7,51 % en 2014. L’Italie, qui la devançait sept ans auparavant avec une PDM de 8,73 %, a chuté, avec une part de 5,96 % l’an dernier. Allemagne et France ont aussi fléchi, le leader passant de 15,34 % de part de marché à 12,18 % et son dauphin de 12,3 % à 11,03 %.

François Pargny

IDE : la France, 4e investisseur étranger

D’après la Banque d’Espagne, avec 7,9 % du stock d’investissements directs étrangers (IDE), lequel dépassait 480 milliards d’euros en 2014, la France occupe le quatrième rang, derrière les Pays-Bas (24 %), le Luxembourg (13,3 %) et le Royaume-Uni (12,4 %). Huit entreprises de l’Hexagone figurent, au demeurant, dans le Top 100 des entreprises en Espagne : Carrefour (17e), Renault (22e), Peugeot Citroën (24e), qui a annoncé un investissement de 235 millions de d’euros en cinq ans pour fabriquer la Citroën C4 Cactus à Villaverde, Orange (31e), qui a engagé 3,4 milliards d’euros pour s’emparer fin juin 2015 de Jazztel, Alcampo (42e), Michelin (48e), Decathlon (81e) et Peugeot (99e). Avec 82 milliards d’euros, les entreprises françaises occupent encore la première place en termes de chiffres d’affaires (82 milliards au total) et d’emplois (300 000).

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