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Dossier Congo 2015 : les secteurs porteurs

Des biens d’équipement au tourisme et aux loisirs, en passant par les services, les biens de consommation, et les nouvelles technologies, le Congo offre de nombreuses opportunités aux hommes d’affaires désireux de venir investir sur son territoire. Les Petites et moyennes entreprises (PME) françaises et même d’Afrique peuvent encore y trouver un terrain d’extension de leurs activités.

Pays pétrolier, le Congo est loin d’avoir suffisamment diversifié son économie et comblé ses déficits de développement. Que l’on parle de services aux ménages et aux entreprises (pressings, restauration rapide, boulangeries et pâtisseries, gardiennage, services de livraison, commerce de proximité…), d’expertise pointue (juridique, informatique, financière ou encore dans le recrutement, la communication et surtout la formation qualifiante) ou encore de technologies et d’alimentation, le retard est considérable et donc les besoins aussi.

Toutefois, qui aurait cru encore il y a peu qu’un jeune Congolais de 29 ans, Vérone Mankou, se lancerait dans l’assemblage et le montage de téléphones mobiles et que le groupe Bolloré proposerait de répandre l’utilisation de ses voitures et bus électriques, qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité lors des onzièmes Jeux africains (du 4 au 19 septembre 2015) ?

Dans un pays où tout est à faire, la naissance de talents et l’arrivée d’expertises ouvrent des opportunités dans l’avenir dans nombre de secteurs. Jusqu’à présent, dans les nouvelles technologies, tous les produits viennent d’Europe et d’Asie, notamment de Chine. Située à Brazzaville, l’usine de Vérone Mankou est une grande première en Afrique francophone. « La capacité de l’usine, dévoile-t-il, est de 350 000 pièces par mois, donc autour de 4 millions d’unités par année ». Son intention au demeurant n’est « pas seulement d’assembler des téléphones, mais aussi des tablettes, des ordinateurs portables, des montres intelligentes.

Vérone Mankou dirige une entreprise dénommée VMK (Vumbuka ou réveillez-vous) qui estime pouvoir se développer d’autant plus rapidement en Afrique que le continent manque cruellement d’écoles de formation spécialisées dans la fabrication des téléphones portables. Mais il constate aussi que « des entreprises installées en Chine ont accepté de venir assembler leurs produits au Congo pour le marché africain ».

De son côté, si Bolloré veut offrir ses véhicules électriques, c’est que les transports publics sont devenus un véritable casse-tête. Voitures et autobus sont la propriété de Bluecongo, une co-entreprise que Bolloré a lancée avec le Qatar, destinée à développer la mobilité et la production électrique. Ces véhicules sont rechargés au moyen de bornes alimentées par des panneaux solaires.

En plus, Bluecongo veut aussi à l’avenir installer des unités de production électriques solaires, stockées dans des batteries « Lithium métal polymère » de conception Bolloré. L’objectif est d’alimenter des zones qui en étaient auparavant dépourvues, sans engendrer de lourds investissements sur le réseau et en préservant l’environnement.

 

Agriculture  Participer à la course vers l’autosuffisance alimentaire

 

Pour l’ensemble de la filière, producteurs et équipementiers, les corps gras peuvent offrir des opportunités. Le champ est vaste, laissé en jachères depuis la fermeture de la Régie nationale des palmeraies du Congo (RNPC) et la faillite de l’entreprise publique Sangha Palm dans les années qui ont suivi la dévaluation du Franc CFA en 1994. Quelques investisseurs sont aujourd’hui adoubés par l’État, qui veut réduire les importations. C’est ainsi que Eco Oil Energy, une société de droit congolais à capitaux malaisiens, vient d’inaugurer une usine de production d’huile de palme et de margarine dans la petite communauté urbaine de Mokeko (environ 2 000 habitants) dans la région de la Sangha, au nord du pays.

Filiale du groupe malaisien Eco-Oil Energie SA, Eco Oil Energy produit 7 000 bouteilles d’huile de palme et 2 tonnes de margarine par heure pour le marché local en priorité. Parallèlement, cette entreprise souhaite se lancer dans le biocarburant, un autre secteur qui n’a jamais intéressé un seul investisseur à ce jour. « Le gouvernement veut d’abord que la demande locale soit totalement satisfaite en ce qui concerne l’huile de palme. Le biocarburant ne peut pas être produit si l’huile de palme n’est pas fournie en quantité suffisante », prévient Rigobert Maboundou, ministre de l’Agriculture et de l’élevage.

Le Congo s’était engagé à atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2000 ; mais les autorités reconnaissent aujourd’hui qu’il demeure « un pays à déficit vivier », dépendant essentiellement d’importations très coûteuses et que la superficie agricole utile doit être mieux exploitée : sur 10 millions de terres arables, à peine 2 % sont exploités, selon les estimations officielles. C’est pourquoi en 2011 le pays avait concédé 80 000 hectares de terres exploitables à un groupe de fermiers sud africains dans deux régions du sud-ouest du pays, où ils produisent d’importantes quantités de maïs, un produit très prisé sur le marché congolais.

D’autres créneaux porteurs existent et attendent les plus offrants. C’est le cas de la production de viande, de volailles et d’œufs, la production d’aliments pour bétail, de semence et d’engrais, le transport et le conditionnement de produits agro-pastoraux et halieutiques. Opérationnels depuis 2010, les Nouveaux villages agricoles (NVA) créés avec l’expertise israélienne n’ont pas comblé les attentes. Voici un créneau où l’on attend les Français…

 

Tourisme et loisirs  Un terrain vierge à explorer

 

C’est un paradoxe. Alors que le Congo abrite 10 % des forêts du Bassin du Congo, avec une superficie de 220 millions d’hectares, ce potentiel n’est pas exploité. Les forêts ont beau regorger d’espèces endémiques, la faune et la flore sont au demeurant abondantes et d’une qualité rare, les investisseurs ne se pressent pas. Le pays manque d’agences de tourisme et de tours opérateurs, d’établissements hôteliers et de restaurants. Par ailleurs, les visites guidées dans les parcs naturels ne sont pas si fréquentes, faute de politique nationale dans ce domaine.

Laudes Martial Mbon

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