L’approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées figurent parmi les priorités des collectivités territoriales. Une opportunité réelle pour les Français.
Remise en état, reconstruction, remplacement, le renouvellement des infrastructures de l’eau est devenu une priorité au Canada. Quelque 60 milliards de dollars canadiens (CAD), soit 41,5 milliards d’euros devraient ainsi être réinvestis. Le gouvernement a indiqué dans son budget 2016-2017 son intention d’investir 11,9 milliards de CAD sur cinq ans à leur amélioration, dont 4 milliards plus particulièrement destinés à l’approvisionnement et au traitement de l’eau.
« Compte tenu du savoir français en matière de gestion de l’eau, nous pensons que c’est un secteur porteur, d’autant que les marchés publics des provinces seront ouverts aux investisseurs européens dans le cadre de l’accord de libre échange Ceta entre l’Union européenne et le Canada », souligne Pascal Helwaser, conseiller financier près l’ambassade de France à Ottawa.
Dans la gestion de l’eau, l’Etat fédéral intervient plutôt en complément des collectivités locales. Les communes ont leur mot à dire, mais leur régime est lié à celui des provinces. Donc, il varie selon les régions, ce qui doit amener les entreprises françaises à s’informer. D’après une note du Service économique régional (SER), intitulé « le marché des infrastructures de l’eau » (mai 2016), l’Etat fédéral a déjà prévu pour l’approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées 1,32 milliard de CAD cette année et 1,38 milliard en 2017 et annoncé son intention de doter de 2 milliards sur deux ans un fond, appelé Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées (Fepteu).
Ce Fepteu sera ainsi utilisé pour financer jusqu’à 50 % des coûts admissibles de projets prioritaires pour les collectivités. Les municipalités pourront aussi recourir pour « des travaux d’urgence » au « Fonds PPP Canada, l’organisme d’appui fédéral aux partenariats publics-privés des provinces et territoires », écrit le SER. Enfin, pour des projets relatifs à qualité de l’air, de l’eau, du sol et la protection du climat, le Fonds municipal vert, doté d’un montant global de 550 millions de CAD et relevant de la Fédération canadienne des municipalités (FMC) devrait être utilisé après que le ministre de l’Environnement Catherine McKenna et le président de la FCM aient annoncé une dotation de 31,5 millions pour 20 projets de développement durable municipaux.
François Pargny