Plus de visiteurs sur le Vieux Continent, plus d’impact économique au nord de l’Amérique. De son côté, l’Asie poursuit sa progression, avec de nouveaux parcs d’exposition.
Environ 32 000 expositions se sont tenues en 2018 sur la planète, selon le rapport sur l’Impact économique mondial des expositions, réalisé en avril par l’Union des Foires internationales (Ufi) et le cabinet Oxford Economics. Elles ont ainsi reçu 303 millions de visiteurs directs et plus de 4,5 millions d’exposants de plus de 180 pays, l’Europe arrivant en tête avec 112 millions de visiteurs, soit une part relative de 37 %. L’Amérique du Nord occupait la deuxième place, avec 91 millions de visiteurs, la troisième position revenant à l’Asie-Pacifique, avec près de 82 millions de visiteurs.
En termes de contribution au produit intérieur brut (PIB), c’est, en revanche, l’Amérique du Nord qui faisait la course en tête, avec plus de 78,2 millions d’euros, ce qui représentait une part de 47 %, devançant ainsi largement l’Europe, avec 48,6 milliards d’euros de PIB, soit 29 % de l’impact global du secteur.
S’agissant de la France, d’après l’édition 2019 de l’Event Data Book de l’Union française des métiers de l’évènement (Unimev), si les surfaces d’exposition ont été réduites de 0,5 %, la participation a, elle, crû de 1,2 %. En revanche, le chiffre des visiteurs a fléchi, perdant 3,9 %. Il semble que depuis plusieurs années certains salons perdent de leur attractivité ou les organisateurs en réduisent la superficie.
La tendance est beaucoup plus positive pour les salons grand public et mixtes, puisque superficie et participation ont augmenté respectivement de 2,5 et 2,2 %, pendant que le visitorat n’a baissé que de 0,9 %. Ces chiffres plus positifs s’expliquent par la bonne tenue des rendez-vous de la filière agroalimentaire (Salon de l’agriculture, Sial, salons des Vignerons indépendants de Paris, Strasbourg, Bordeaux ou encore Rennes), liés au bien-être, à la biologie et la passion (Rétromobile, Randonneurs, Cheval) ou aux communautés (Games Week, Japan Touch).
Quant aux foires-expositions, leurs efforts pour s’adapter aux transformations sociales et l’ancrage territorial ne leur ont pas encore permis de redresser la tête. Si les superficies d’exposition ont gagné 0,9 %, en revanche, visitorat et participation ont chuté respectivement de -4,2 % et -5 %.
En ce qui concerne les retombées économiques, d’après le rapport sur l’Impact économique mondial, les expositions ont généré 60 700 euros de ventes par entreprise exposante et 7 900 euros par mètre carré brut de stand. À noter l’émergence de la région du Moyen-Orient avec 3 millions de mètres carrés d’espaces d’exposition et 125 000 sociétés exposantes accueillies. L’Afrique recevrait aussi plus de 40 000 exposants et accueillerait 2,15 millions de visiteurs.
Quant à l’Asie, sa progression ne semble pas devoir s’arrêter, puisque la superficie totale vendue dans des salons professionnels y a encore crû de 4,8 % pour dépasser la barre des 23 millions de m2 en 2018, dont 13,7 millions en Chine, soit 59 %, d’après le dernier rapport sur les salons professionnels dans cette région, publié par l’Ufi en juillet dernier. Si le Cambodge a affiché la croissance la plus rapide dans la région (+40 %), parmi les grands marchés, c’est l’Inde (+10 %), la Chine enregistrant pour sa part une hausse moindre (+5,5 %, après +8 % en 2017). Les hausses les moins élevées étaient enregistrées par le Japon (+1,2 %) et Hong Kong (+1,1 %). Globalement, l’augmentation des ventes de surface en Asie était supérieure en 2017, puisqu’elle atteignait 7 %. Reste que les capacités d’accueil ne cessent d’y être renforcées. Elles devraient ainsi dépasser les 9,6 millions de m2 et le nombre de lieux d’exposition exploités s’établir à 222 d’ici la fin de l’année. Ainsi, le français GL Events se développe au Japon et en Chine (voir encadré). Et dans la cité portuaire de Shenzhen, devrait s’ajouter avant la fin de l’année un méga site de 400 000 m2. Ce projet s’inscrit dans un cadre plus vaste : faire de cette ville une des plus puissantes au monde d’ici 2025 et, du coup, créer un concurrent à Hong Kong. Une ambition très actuelle, alors que l’ancienne colonie britannique est en ébullition.
François Pargny
GL Events, se renforce au Japon et en Chine
Le 30 août au Japon, les 80 000 mètres carrés du nouveau Parc des expositions international Aichi Sky Expo ont été inaugurés à Tokoname, au sud de l’agglomération de Nagoya, au cœur de la première région industrielle de l’archipel, où siègent les principaux constructeurs automobiles et groupes aéronautiques et robotiques. Ce nouvel équipement sera exploité par le duo français GL Events – également signataire d’un contrat de prestations de 20 millions d’euros dans la perspective des JO de Tokyo en 2020 – et son partenaire nippon Maeda, un ingénieriste et constructeur. Parallèlement, le géant français de l’évènementiel se renforce en Chine. En mars dernier, il a pris le contrôle de deux sociétés chinoises, avec l’acquisition de 60 % des actions de la société Shenzhen Sheng Shi Peng Cheng Exhibitions, qui monte les salons de la mode Fashion Source à Shenzhen, et de 55 % de la société CIEC Union, organisateur de six salons, dont le Beijing Fabric Wallpaper Expo (120 000 m²) ou le Build & Decor (140 000 m²). Un mois plus tôt, GL Events avait acheté 51 % de la société de services événementiels ZZX. En mai prochain, il devait encore ouvrir un centre de congrès de 50 000 m2 à Guangzhou.