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Dossier agroalimentaire 2016 : Jacques Gravegeal, président du Syndicat des producteurs de vin de pays d’Oc

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Moci. Quels leviers d’innovation pourraient selon vous donner un nouveau souffle à l’export de vins de cépage ?

Jacques Gravegeal. Je vois d’abord le levier de la réduction des pesticides, avec 25 cépages résistants aux maladies (mildiou, oïdium) que nous allons proposer avec Bordeaux à
FranceAgriMer le 19 octobre. L’objectif est de ne plus avoir à traiter chimiquement les vignes, grâce à la génétique. Ensuite le perfectionnement des techniques de goutte à goutte pour l’irrigation. Sans oublier la construction de retenues d’eau pour irriguer, sinon la vigne disparaîtra de toute la région entre Béziers et Narbonne.

 

Le Moci. Pour le dossier des 25 cépages résistants, le CTPS (le Comité technique permanent de la sélection, qui homologue toutes les variétés de semences et plants au catalogue français) a rendu un avis négatif pour 21 d’entre eux. Qu’allez-vous faire ?  

J.G. Vous l’avez dit, ce n’est qu’un avis. Ce sera à Stéphane Le Foll de décider. Les cépages demandés sont tous inscrits dans d’autres pays de la Communauté Européenne, il est impensable que la France membre de la Communauté soit privée de ces inscriptions alors que le règlement communautaire le prévoit. Le règlement communautaire veut qu’un cépage autorisé dans un pays le soit dans les autres. Nous allons exiger l’application du règlement par l’administration française. Nous sommes prêts à saisir la Cour européenne de Justice. Nous avons une administration française qui coupe les cheveux en quatre. Pendant ce temps les Allemands, qui ont un vrai souci écologique, ont implanté ces cépages résistants, tandis que les Italiens, qui sont de grands commerçants, ont rendu résistants des cépages français. Ils vont donc exporter du vin de cépages français à notre place. Combien de marchés allons-nous perdre encore ?

 

Le Moci. Comment faire pour que ce soit davantage la France qui exporte le vin de ses propres cépages ?

J.G. Il y a là un vrai problème : les vins de cépage que vendent le Chili et l’Australie à la Chine sont tous d’origine française. Ces pays, qui n’entretiennent des relations que commerciales avec la Chine ont passé des accords de réduction des droits à l’entrée en Chine. Pourquoi Paris n’obtient-il pas la même chose alors qu’il entretient de bonnes relations diplomatiques avec Pékin ?

Propos recueillis par Marc Nicolle

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