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Dossier agroalimentaire 2016 : la position de la France dans la compétition internationale

 

 

 

 

 

 

 

Les points forts de son agriculture  : blé, betterave à sucre, colza, certains fruits et légumes

Huitième producteur et 4e exportateur agricoles de la planète, la France est notamment menacée par les puissances émergentes, principalement les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine). D’où l’importance de maintenir un haut niveau de productivité et d’innovation de toute la filière alimentaire, 70 % des produits agricoles étant transformés sur place. Le think tank Momagri plaide aussi pour des politiques de régulation des prix agricoles. En 2015, le poste Agriculture, pêche, sylviculture affichait un excédent commercial de 3,2 milliards d’euros, les exportations s’élevant à 16,5 milliards et les importations à 13,3 milliards.

Les points forts de son industrie  : vins, produits laitiers, à base de céréales…

Les méchantes langues disent que les vins (près de 15 milliards d’euros d’exportations sur un total de 45,7 milliards en 2015) « cachent la misère ». C’est vrai et faux à la fois. Vrai, parce que sans l’excédent de plus de 11,6 milliards du poste boissons l’an dernier, d’un solde positif global de ses échanges agroalimentaires d’environ 7 milliards la France se retrouverait avec un déficit supérieur à 4,6 milliards. Vrai aussi dans la mesure où la montée des exportations françaises de vins en valeur est concomitante avec une baisse des livraisons en volume. Faux dans la mesure où, quand même, le Made in France se révèle porteur pour d’autres secteurs : les produits laitiers (plus de 6,8 milliards de vente en 2015), les grains et produits amylacés (près de 2,8 milliards). Sans oublier, de façon générale, les produits gourmets. Dans la viande, les exportations ont été élevées l’an dernier (4,6 milliards), mais les importations ont été supérieures (5,6 milliards).

 

Les points faibles : pêche, huiles et graisses, aliments pour animaux et même boulangerie-pâtisserie et pâtes alimentaires…

Tous présentent des déficits commerciaux. Mais c’est surtout l’élevage qui est en crise. Manque d’investissements, démantèlement de la politique agricole commune (Pac) et disparition des quotas européens frappent d’abord l’ensemble de la filière de l’élevage (lait, viande bovine, porcine, volaille…). Grosses cerises sur le gâteau difficiles à digérer, l’embargo russe et le ralentissement de la croissance économique chinoise. Le matériel agricole n’est pas, lui, non plus très en forme, souffrant logiquement de la crise agricole. Pour l’instant, d’après le Comité européen des constructeurs de machines agricoles (Cema), le marché français affiche « de bons résultats », mais « cette croissance devrait ralentir au second semestre, avec un chiffre de 2 % seulement ». La baisse serait générale sur le continent, ce qui n’est pas favorable à la France, qui représente 12 % de la production européenne d’agroéquipements. Les ventes en Allemagne ont déjà plongé de 14 % au premier semestre.

 

Une filière d’avenir : le bio

Très à la mode, et non sans raison puisque l’Agence bio vient d’annoncer que le marché français avait crû de 20 % en glissement annuel au premier trimestre et devrait atteindre 6,9 milliards fin 2016. Mais le prix reste encore un frein, quel que soit le pays. Certaines enquêtes dans le passé ont montré que la France avait une image bio à l’étranger. Pour autant, beaucoup reste à faire. À l’échelle de l’Europe, on peine à s’accorder sur une réglementation et des normes internationales restent aussi à préciser. Bonne nouvelle, le Chili, qui a choisi le Sial comme vitrine pour valoriser son offre bio et son label de qualité Foods from Chile, vient d’annoncer un accord avec l’Union européenne portant sur la réciprocité de leurs certifications bio.
Enfin, si certains producteurs ou industriels s’engagent, ce n’est pas le raz-de-marée espéré. Fin 2015, la surface agricole utile (SAU) en bio atteignait les 5 % du total et pourrait s’élever à 6 % à la fin de l’année, ce qui ne permettra pas de parvenir aux 8 % avant 2020, objectif annoncé pour 2017 par le programme Ambition bio du ministère de l’Agriculture. Dans le lait, par exemple, le bio compte pour 2,3 % de la collecte. L’Agence bio affirme que la demande supérieure va tirer le secteur. Et le bras de fer récent entre agriculteurs et le géant Lactalis pourrait également inciter certains producteurs à passer au bio, qui est plus rémunérateur.

François Pargny

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