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Afrique du Sud : des opportunités malgré la crise

L’Afrique du Sud a été retenue parmi les 25 pays prioritaires du plan de soutien aux PME Cap export. Elle est le premier pays d’Afrique bénéficiaire des concours de l’Agence française de développement (AFD). « La France occupe déjà une place non négligeable sur le marché », affirme Dominique Boutter, directeur de la Mission économique Ubifrance en Afrique du Sud. En Afrique subsaharienne, elle est le premier client de la France et les exportations hexagonales se consolident d’année en année. En 2010, elles ont atteint 1,7 milliard d’euros (+ 31,6 %), plus que celles vers le Nigeria (1 248 millions) ou la Côte d’Ivoire (734 millions). 

La France est actuellement le 9e fournisseur de l’Afrique du Sud (elle était 5e en 2000), avec 2,9 % de part de marché. Elle grimpe au 6e rang si on ne prend pas en compte les pays pétroliers, et se classe 3e fournisseur européen derrière l’Allemagne (11,3 % de part de marché) et le Royaume-Uni (3,8 %). La présence française est donc relativement forte, tout en demeurant à un rang modeste, si on la compare à la présence britannique (650 000 ressortissants en Afrique du Sud, contre 9 000 Français) et allemande (200 000).

Ce sont les produits pharmaceutiques qui continuent de figurer au premier rang des exportations françaises, avec une progression de 36,5 % en 2010 (117 millions d’euros). Le secteur de l’automobile revient également en force (voir Témoignage de Xavier Gobille, directeur de Renault Afrique du Sud), avec un bond en avant de 211 % à 80 millions d’euros. Les aéronefs et engins spatiaux sont également en forte progression (+ 164,5 %) à 121,6 millions d’euros. 

Concernant la présence française dans le pays, on note que plusieurs grands groupes y sont implantés. On peut notamment citer Total Coal et Alstom dans le secteur de l’énergie, Sanofi-Aventis pour la pharmacie, Thales pour l’électronique, Bouygues et Lafarge pour la construction…
 
Selon la Mission économique, il y a environ 200 implantations françaises en Afrique du Sud. « Il s’agit principalement de grands groupes qui ont déjà un rayonnement international important, affirme Dominique Boutter. Mais il y a aussi environ 10 % de PME qui ont un intérêt à être présentes en Afrique du Sud dans un secteur précis, comme la fourniture de matériel spécialisé pour la viticulture, certains matériaux de construction innovants pour le BTP… Et, bien sûr, des Français s’installent également ici et montent leur entreprise. » Selon lui, des opportunités existent dans « presque tous les domaines » pour les sociétés et les entrepreneurs français, « y compris pour les entreprises de taille intermédiaire qui ne devraient pas hésiter à s’intéresser à ce marché, que ce soit pour y trouver des sous-traitants ou même pour s’implanter. Les Sud-Africains sont très ouverts à la nouveauté ».

Si le secteur des services représente deux tiers du PIB sud-africain, il est certainement le plus difficile à intégrer car certaines entreprises sud-africaines dominent le marché, notamment dans le domaine des banques et des assurances… Mais pour le directeur de la ME, l’obstacle n’est pas insurmontable : « Il peut néanmoins y avoir des opportunités dans des domaines plus spécifiques : ingénierie, transport, logistique… » 

Patricia Huon, en Afrique du Sud


Le cinquième des BRICS

L’Afrique du Sud a fait très récemment son entrée officielle parmi les BRICS, ajoutant le « S » (pour South Africa) aux quatre noms bien connus des puissances émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. C’est la première économie du continent africain, avec un produit intérieur brut (PIB) de 354,4 milliards de dollars en 2010 (supérieur à celui de l’Irlande ou de la Thaïlande), qui constitue 20 % celui de l’Afrique. Quinze ans après la fin de l’apartheid, le pays offre un cadre des affaires stable, comparable à celui des pays développés, et un marché très ouvert, notamment pour les produits en provenance de l’Union européenne, avec qui l’Afrique du Sud a signé un accord de libéralisation des échanges. Ce pays émergent, entré au panthéon des BRICS en avril 2011, présente évidemment un intérêt pour les entreprises françaises. Par la taille de son marché d’abord, fort de 50 millions d’habitants, qui a vu l’émergence d’une classe moyenne importante s’ouvrant aux modes de consommation occidentaux, mais aussi parce que le pays constitue une porte d’entrée de choix sur le continent. 

P. H.

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