« Les CCE ne sont pas assez connus des PME ». Pour Alain Taïeb, vice-président du Cnccef en charge de l’appui au PME, le bilan des CCE en la matière est loin de son potentiel. L’an dernier, selon le rapport d’activité 2015 du Cnccef, 806 PME ont été parrainées par des CCE de façon légère (conseil ponctuel), soit la majorité, ou sous la forme d’accompagnement sur une durée plus longue, dont 535 en France et 271 à l’étranger. Des chiffres qui peuvent paraître modestes au regard du nombre de CCE – un peu plus de 4000 – et surtout des enjeux : 125000 exportateurs en France, le triple en Allemagne…
Pour lui, les causes sont claires : outre un déficit de notoriété, les CCE ne sont pas assez mobilisés par les organismes comme Business France et les chambres de commerce et d’industrie (CCI), qui sont chargés de détecter et d’accompagner les nouveaux exportateurs. « Qu’est-ce que je fais avec ma commission si personne ne vient me présenter des PME ? », résume non sans humour Alain Taïeb.
Les CCE, qui se positionnent en intervenants « complémentaires » des professionnels de l’accompagnement, espèrent faire évoluer positivement ce bilan grâce aux 155 référents PME désignés dans les comités en France et à l’étranger, pour faciliter la prise de contact, et, surtout, en multipliant les conventions avec les organismes de l’écosystème du soutien au commerce extérieur, « l’Equipe de France à l’export ». « Il s’agit de souder les relations avec ces organismes et qu’ils nous amènent des PME qui ont envie d’aller à l’international ou s’interrogent ; nous les connecterons à notre réseau », résume Alain Taïeb.
La convention qui a été signée le 11 mars 2015 avec Business France a, de fait, permis une « clarification des rôles ». Les CCE sont par exemple plus systématiquement sollicités dans le cadre de la préparation de missions de prospection à l’étranger puis de leur suivi, notamment ceux de l’étranger. Ils participent aussi à la promotion du volontariat international en entreprise (V.I.E) et, à l’étranger, contribuent à leur faire bon accueil. Mais attention, pas question de se voir fixer des objectifs quantitatifs de recrutement ni de coaching : « nous ne sommes ni une agence de recrutement, ni Pacte PME », souligne Alain Bentéjac.
Une convention vient d’être signée avec le Medef et Medef International, une autre est en préparation avec CCI International alors que plusieurs CCI locales ont déjà des accords avec les CCE, et une troisième pourrait être signée bientôt avec la CGPME. Alain Taïeb est lucide, mais optimiste : « Attention, ce n’est pas le tout de signer des conventions, il faut les faire vivre. Work in progress, le chantier est en cours ».
Christine Gilguy