Isabelle Ducellier (Comité Suède)
« Notre rôle principal est de redorer l’image de la France »
Les médias anglo-saxons, qui dominent l’information et la communication en Suède, ne sont pas tendres avec la France. « Le French Bashing, on connaît et notre rôle principal à nous conseils du Commerce extérieur de la France dans ce pays est de redorer l’image de la France, de faire valoir la technologie française et ses capacités », explique ainsi Isabelle Ducellier, consultante, à la tête de Pernod Ricard Suède pendant près de huit ans (août 2008 – février 2016), qui préside le Comité Suède des CCEF.
C’est pourquoi le comité qu’elle anime s’efforce-t-il de s’entourer de grands patrons locaux. Comme Leif Johansson, ancien patron de Volvo et ancien élève de Chalmers, l’équivalent des Mines en Suède. Isabelle Ducellier donne des cours dans cette prestigieuse école d’ingénieurs pour familiariser les jeunes Suédois au marché français et les inciter à étudier également dans l’Hexagone. Une action d’autant plus importante, qu’elle recoupe la mission sur l’attractivité du territoire français que le comité Suède a confiée à Corine Troncy, résidente de Coface à Stockholm, pour répondre au vœu de Matthias Fekl, secrétaire d’État au Commerce extérieur, de promouvoir les investissements étrangers en France.
La présidente du comité Suède, qui rassemble une vingtaine de CCE, insiste aussi sur le bon fonctionnement de l’Équipe de France. Par exemple, pour travailler avec Business France qui gère la procédure des Volontaires internationaux en entreprise (V.I.E), un référent V.I.E a été désigné, François Donnedieu de Vabres, directeur général de FranceNordic Finance sarl.
Enfin, Isabelle Ducellier se félicite de la diplomatie économique conduite par l’ambassadeur Jacques Lapouge : « À chaque fois qu’il y a une visite, l’ambassadeur nous sollicite et convie des représentants des CCEF ».
François Pargny
Corinne Versini, CCEF
« Faire de mon territoire la nouvelle Silicon Valley ! »
Conformément au souhait du secrétaire d’État au Commerce extérieur Matthias Fekl, comme dans le reste de l’Hexagone, le comité Provence-Corse des CCEF a confié à un de ses membres la promotion de la France comme terre d’accueil des investisseurs étrangers. Une tâche, qui, en l’occurrence, a été confiée à une nouvelle CCEF, Corinne Versini, P-dg de la start-up Genes’Ink (production d’encres conductrices et semi-conductrices pour l’électronique imprimée).
« Je me suis engagée comme CCE pour faire de mon territoire la nouvelle Silicon Valley ! », indique au Moci Corinne Versini, qui veut développer un écosystème autour de la filière électronique en capitalisant sur le savoir-faire de grands noms de la micro-électronique, à l’instar de STMicroelectronics et Gemalto, implantés comme Genes’Ink à Rousset (Bouches du Rhône), mais aussi en développant l’attractivité du territoire et en attirant des spécialistes étrangers de l’électronique. C’est ainsi qu’en octobre, Corinne Versini recevra une délégation d’entreprises japonaises issues de l’électronique.
Luc Lesénécal (Normandie)
« J’essaie de promouvoir le tourisme du savoir-faire »
Ancien président du comité Basse-Normandie des CCEF, aujourd’hui fusionné avec le comité Haute-Normandie, Luc Lesénécal assure aujourd’hui la présidence du comité Normandie des CCEF. Fort d’une carrière de 24 ans dans l’agroalimentaire, cet ex-dirigeant d’Isigny Sainte-Mère est aujourd’hui à la tête d’un autre fleuron de la Région Normandie, Tricots Saint James, célèbre dans le monde entier pour son pull marin et sa marinière confectionnés à proximité du Mont-Saint-Michel.
Luc Lesénécal a rejoint le réseau des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) en 2003 avec la vocation de transmettre son expertise de l’international à d’autres entreprises. « Je suis devenu CCE pour essayer, à titre bénévole, de partager mon expérience de 30 ans à l’export avec d’autres chefs d’entreprises qui veulent se développer à l’international, car nous parlons le même langage et avons les mêmes réflexes », raconte au Moci le président de Tricots Saint James.
Le CCEF accompagne bénévolement une cinquantaine d’entreprises normandes par an. « Nous avons un rôle de facilitateur, les CCE ne se substituent pas à l’Équipe de France de l’export », souligne-t-il, en se félicitant de « la très belle complicité entre l’équipe régionale de l’export (la Région, Business France, Coface, Bpifrance…) et les CCE en Normandie ». La PME Tricots Saint James réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’export, sur du « Made in France », glisse le dirigeant qui a fait de la promotion à l’international du savoir-faire français d’excellence son leitmotiv. « Vendre à l’export, c’est vendre une différence », déclare Luc Lesénécal. « La différence, ajoute-t-il, se fait par le savoir-faire ! ».
Le CCEF plaide pour la promotion d’un « tourisme du savoir-faire », afin de faire découvrir aux étrangers la « pépite des entreprises françaises ». À l’occasion du prochain « Mondial des CCE » qui se réunissent les 6 et 7 octobre à Deauville, le dirigeant projette d’inviter trois entreprises labélisées Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) de chaque région de l’Hexagone pour les faire connaître de ses collègues CCE basés à l’étranger et leur ouvrir des portes à l’export.
Venice Affre