Écoles de management, universités, organismes de formation professionnelle continue, tous proposent des formations au commerce international éligibles au droit individuel à la formation (DIF).
Le DIF a été créé pour aider les salariés à se perfectionner dans un domaine ou découvrir d’autres activités tout au long de leur vie professionnelle. C’est ainsi que le leader européen de la formation professionnelle, Cegos, propose aux ingénieurs commerciaux d’apprendre en un jour à « gérer les cautions et garanties bancaires à l’international » ou aux dirigeants de PME de suivre un cycle certifiant qui les aidera à élaborer un plan stratégique et à développer leur activité à l’export, le tout en neuf jours, soit 63 heures, complétés par deux modules e-learning de trente minutes.
Novancia Business School Paris forme en trois jours les acheteurs à sécuriser leurs contrats à l’international et à optimiser leurs opérations. À l’UTT, un enseignant-chercheur et un intervenant extérieur opérant au sein d’une multinationale du secteur automobile dispensent un module intitulé « Les ABC de l’export » à destination des techniciens et des cadres qui souhaitent comprendre les bases du développement et de la gestion des opérations d’import et d’export.
Huit ans après sa mise en place, le DIF a gagné en notoriété. C’est ce que souligne l’enquête livrée le 30 mars dernier par le groupe de formation Demos qui a interrogé 270 personnes entre octobre 2011 et mars 2012 : 66 % des répondants connaissent le nombre d’heures de DIF qu’ils ont cumulées et 72 % cernent davantage le principe de « plafonnement » des heures (contre 68 % l’année dernière) ; 59 % des salariés interrogés le considèrent comme « un outil permettant de se professionnaliser dans le cadre de son poste » et 47 % affirment avoir utilisé leur DIF.
Toutefois l’enquête laisse transparaître également une certaine méconnaissance des détails du dispositif, encore mal maîtrisé par les salariés comme par les ressources humaines. Ainsi, 42 % des salariés interrogés affirment que l’employeur ne peut refuser la demande de DIF que deux fois, alors qu’il peut la refuser autant de fois qu’il le veut.
Enfin, comme le relève une deuxième enquête que Demos a conduite en parallèle auprès des services de ressources humaines, les entreprises rechignent à cadrer le dispositif en amont en clarifiant leur politique et l’articulation DIF/plan de formation. Et seules 30 % des entreprises privées et 17 % des établissements publics se sont équipées de catalogues DIF, à savoir un support qui sert à donner aux salariés le mode d’emploi du DIF. Pourtant, souligne-t-on chez Demos, « elles pourraient ainsi mieux orienter les choix de leurs salariés ». Vers l’export, par exemple.
Sylvette Figari
Le DIF en questions
Qui peut bénéficier du DIF ?
Tous les salariés en CDI ou en CDD bénéficient du dispositif.
À combien d’heures de formation a-t-on droit ?
Chaque salarié peut bénéficier de 20 h de formation par an et jusqu’à 120 h sur 6 ans.
Quelles formations sont éligibles ?
Toutes les actions de promotion ou d’acquisition, d’entretien et de perfectionnement des connaissances, ou les actions de qualification, les bilans de compétences… Un accord de branche ou d’entreprise peut définir les formations considérées comme prioritaires.
Comment faire la demande ?
L’initiative revient au salarié qui doit formaliser un accord écrit avec son employeur.
Si l’employeur refuse deux années de suite, le salarié peut se tourner vers l’Opacif (ou le Fongecif) qui instruira sa demande en priorité, dans le cadre du CIF (congé individuel de formation).
Qui prend en charge les frais de la formation ?
Si la formation se déroule sur le temps de travail, le salarié perçoit un salaire normal. Hors du temps de travail, il perçoit une allocation de formation égale à 50 % de son salaire net.
Que deviennent les droits acquis lors de la rupture du contrat de travail ?
En cas de départ de l’entreprise, le bénéfice du DIF peut être demandé pendant le préavis. Il peut alors s’effectuer durant le temps de travail du préavis réalisé. Dans le cas contraire, la mention des heures non soldées figure sur le certificat de travail, ainsi que les coordonnées de l’organisme compétent pour le financement.
Qu’est ce que le DIF portable ? Le « DIF portable » permet d’utiliser le dispositif après son départ de l’entreprise.