La
bourse du diamant d’Anvers (AWDC), par où passe plus de 50% des diamants
taillés dans le monde, a financé un rapport, ”The Global Diamond Industry”,
réalisé par Bain & Company, qui dresse un panorama mondial de l’industrie
du diamant. Avec un constat fort : la demande mondiale va
croître de plus de 6,4% par an jusqu’en 2014.
En 2010, 133 millions de carats (1 carat
= 0,20 gramme)
ont été extraits pour une valeur de 12 milliards de dollars. Les principaux pays de
production sont trois pays qui produisent autour de 20% chacun (Canada, Russie, Botswana). L’Afrique du Sud est à 15%, l’Angola vers 10%, et la Namibie à 5%.
Trouver du diamant est une affaire de longue haleine. La phase initiale (recherches,
études, permis, impact environnemental) requiert 3 à 5 ans, auxquels s’ajoutent
3 à 5 ans (construction de la mine, infrastructures nécessaires, etc). D’où des
investissements très importants réservés à une poignée de géants miniers. En
2010, c’était le russe ALROSA (25,5%), le sud-africain De Beers (24,8%), les anglo-australien
Rio Tinto (10,5%) ainsi que BHP Billiton (2,2%), et plusieurs pays comme la République démocratique
du Congo, l’Angola, le Brésil (25,8% ensemble). Or le minerais (kimberlite) ne
contient que 1% de diamants commercialement vendables. De plus, onze mines
assurent 62% de la production mondiale. Dès lors des groupes comme Rio Tinto et
BHP Billiton ont annoncé récemment
vouloir se retirer de ce marché pour se concentrer sur les minerais plus
traditionnels à gros volumes de production.
La
taille est l’affaire désormais de trois pays ou zones : l’Inde (environ la
moitié), l’Asie du Sud-Est-Chine (le quart à un tiers), et l’Afrique du Sud
(10%). Quant aux consommateurs finaux, ils se situaient en 2011 aux
Etats-Unis (27%), en Chine (17%), en Inde (13%), au Japon (5,5%), au
Royaume-Uni et en France (environ 3% chacun), ainsi qu’en Italie (1 à 2%). En
2014, les Etats-Unis représenteront le tiers des achats, suivis par la Chine (20%), l’Inde (18%),
le Japon (7%), le Royaume-Uni (3%), la France et l’Italie étant chacune autour de 2%.
Par conséquent, la part de la zone asiatique va croître dans un marché en
situation de pénurie. En effet, l’AWDC estime que la demande mondiale va
croître de plus de 6,4% par an jusqu’en 2014. Or l’offre ne devrait augmenter que
de 2,8% par an dans le même temps, ce qui conduira à une augmentation
inexorable des prix. Déjà, en 2011, le prix des diamants bruts a augmenté de
29%.
Au
niveau français, De Beers et LVMH ont créé une coentreprise en 2001. Le but est
de permettre à LVMH d’ouvrir et de gérer une chaîne de magasins sous la marque
De Beers Diamond Jewellers, même si le groupe
français s’approvisionne sur le marché sans privilégier De Beers. Voulant concurrencer Tiffany et Cartier, De Beers Diamond Jewellers compte 43 magasins dans le monde. Désormais,
les boutiques vont surtout être ouvertes sur le nouveau marché d’avenir, à
savoir la Chine. En
2011, ont été ouverts un magasin à Pékin, un autre à Tianjin, et un deuxième à
Hong Kong. Cette année, ce seront six nouveaux magasins qui seront ouverts
en Chine.
Jean-François Tournoud
Pour en savoir plus:
– The Global Diamond
Industry :
http://www.bain.com/Images/PR_BAIN_REPORT_The_global_diamond_industry.pdf
– Antwerp
World Diamond Centre (AWDC) :
– De Beers :
– De Beers Diamond Jewellers :
– ALROSA :