L’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) a publié le 14 juin son classement 2021 des entreprises les plus innovantes. Cette année, 12 entreprises de recherche publique et deux ETI (entreprises de taille intermédiaire) figurent dans le top 50 des entreprises qui déposent le plus de brevets, signe de la vitalité de la R&D et de l’innovation. Revue de détails.
En 2021, le top 3 du palmarès de l’Inpi est composé de Safran (qui gagne une place), Stellantis (issu de la fusion de Fiat Chrysler Automobiles et PSA en janvier 2021, qui chute d’une place) et le Groupe Valeo (à la même place l’année dernière). Trois entreprises du secteur des matériels de transport, qui s’affirme comme un secteur clé en France.
Safran qui prend la tête du classement pour la 1e fois depuis 2004, année de naissance du palmarès, poursuit sa dynamique, commencée en 2019, avec 1 037 demandes de brevets (contre 1 103 en 2020).
Le groupe dépasse d’une courte tête Stellantis, avec 1 035 demandes publiées (contre 1 239 en 2020), en baisse de 17 %. A noter que seuls les deux premiers du classement ont déposé en 2021 plus de 1 000 demandes et que les rangs 3 à 7 restent inchangés par rapport à 2020.
Valeo, qui complète le podium, continue sa stratégie d’innovation avec 721 demandes, en léger recul (-12 %) par rapport à l’année précédente et 819 demandes.
Les grands centres de recherches publics et grands groupes industriels des secteurs automobiles et aéronautiques dominent toujours le top 10.
Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) conserve sa 4e place avec 630 demandes (646 en 2020), suivi du groupe Renault (482 demandes, contre 483 en 2020). Le CNRS se maintient avec 378 demandes (384 en 2020) suivi par Airbus (309 contre 332), L’Oréal (291), Thales (272) et Faurecia (244).
Le top 10 des ETI innovantes
Deux ETI figurent parmi les 50 premiers déposants de brevets.
Gaztransport et Technigaz (GTT), localisée en Ile-de-France qui a fait son entrée en 2019 dans le palmarès, conserve son rang à la 30e place (55 demandes). Le groupe Soitec, spécialisé dans la conception et la production de matériaux semi-conducteurs basé en Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, monte à la 40e place (34 demandes).
Exel Industries, spécialisée dans les équipements de pulvérisation agricole et industrielle est éjectée du top 50 (49e place en 2020, avec 23 demandes) mais se situe toujours à la 3e position des ETI innovantes.
Dans le top 10 des ETI innovantes, suivent par ailleurs, le plasturgiste Novares France (23 demandes), l’équipementier automobile Trèves (21), Tesca France, spécialisé dans le textile et composants de sièges pour l’automobile (17).
IXblue, Nemera La Verpillière, Poclain Hydraulics Industrie et URGO recherche innovation et développement ont toutes les 4 déposé 13 demandes de brevets.
Six nouveaux entrants figurent dans le top 50, dont 3 établissements de recherche, d’Enseignement supérieur et établissement de l’État : l’Inserm se situe à la 33e place avec 40 demandes, le Centre national d’études spatiales (CES) : 38e place (36 demandes), Legrand (41e place avec 33 demandes), l’Université Paris-Saclay (48e place avec 29 demandes), Albea, spécialiste de l’emballage dans la cosmétique (49e place avec 28 demandes) et SKF (49e place également).
En tout, 14 339 demandes de brevets ont été publiées en 2021. Le top 50 représente 53,2 % de l’ensemble des demandes globales, contre 54,8 % en 2020.
Le top 10 des PME déposantes
Comme l’année dernière, aucune PME n’est présente dans le top 50 en 2021. Avec 25 demandes, le spécialiste des LED de dernière génération Aledia, première PME (comme en 2020), comptabilise seulement trois demandes de moins que les 49e ex aequo du top 50 que sont Albea et SKF.
Suit Isorg, spécialisée dans les capteurs (16), le Supergrid Institute (16), ABC Transfer (12), Elwedys (11), I-Ten (11), Zedel (10), Axess vision technology (9), Formes et Sculptures (9), Aryballe technologies, entreprise issue du CEA (8) et PKvitality (8). Les 10 premières PME innovantes totalisent 135 demandes de brevets publiées (contre 137 en 2020). Comme pour les ETI, les activités de ces PME sont très diverses.
Dernière nouveauté, un classement par secteur d’activité
L’Inpi innove également cette année et fait état d’un palmarès par domaine et sous-domaine technologique. Sur les 14 339 demandes, 39 % sont des entreprises de la mécanique, 22,1 % l’électronique, 15,1 % la chimie, 12,9 % les instruments et 11 % les autres domaines.
En matière d’entreprises du secteur mécanique, les 5 premiers sont également dans le top 10 tout secteur. Il s’agit de Safran (844), Stellantis (788), Groupe Valeo (442), Groupe Renault (386) et Airbus (262).
L’électronique, 2e domaine innovant, est présent avec le CEA (368), le groupe Valéo (361), Stellantis (290), Orange (200) et Thales (183). La chimie, autre secteur particulièrement gourmand en R&D, est représentée avec L’Oréal (218), le CNRS (205), le CEA (157), le groupe Arkema (140) et l’IFP énergies nouvelles (135).
S’agissant des instruments, le top 5 est composé de Stellantis (195), le CEA (193), Thales (132), le CNRS (129) et Safran (124).
Forte disparité régionale
Par ailleurs, la cartographie des déposants de brevets par région montre une forte disparité en France, avec une forte concentration sur l’Île de France. L’Inpi souligne également que 12 927 demandes sur les 14 339, soit 90,2 % proviennent de déposants français, c’est-à-dire ayant une adresse en France.
La France se découpe de la manière suivante :
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- l’Ile-de-France est largement en tête avec 62,8 %
- Auvergne-Rhône-Alpes 12,1 %
- Occitanie 4,8 %
- Nouvelle-Aquitaine 3,2 %
- Hauts-de-France 2,7 %
- Grand Est 2,3 %
- Pays de la Loire 2,3 %
- Normandie 1,9 %
- Bretagne 1,6 %
- Bourgogne-Franche-Comté 1,4 %
- Centre-Val de Loire 1,4%
C.P.
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