La baromètre annuel sur les comportement de paiement d’Intrum*, société spécialiste du recouvrement, vient de paraître. Il dresse un état des lieux de la situation et des perspectives financières des entreprises européennes et notamment des délais de paiement. Sans grande surprise, la majorité des dirigeants s’attend à voir leur marge baisser dans les mois à venir en raison de la Covid-19 et seront donc moins souples dans les négociations des conditions de crédit.
D’après les résultats de cette enquête menée auprès de 11 187 entreprises européennes entre janvier et avril derniers, la moitié d’entre elles (49 %) estiment avoir eu de la chance de survivre aux conséquences économiques de la crise sanitaire sur leur chiffre d’affaires et leur trésorerie. Elles ne se sentent pas tirées d’affaires pour autant puisque 79 % s’attendent à ce que leurs marges bénéficiaires diminuent en raison de la pandémie, et 55 % les ont déjà vues baisser.
Du coup, la plupart des entreprises ont décidé d’adopter une approche plus proactive en matière de liquidités, 59 % d’entre elles déclarant que la pandémie les a motivées à améliorer leur gestion des risques liés aux retards de paiement pour leur entreprise.
Elles sont moins susceptibles de négocier les conditions de paiement qu’auparavant (22 % ne le feraient pas, contre 15 % en 2020) ou d’accepter des conditions plus longues assorties de frais (13 %, contre 42 % en 2020).
Dans le privé, le délai moyen de paiement a diminué de 3 jours en un an…
Au cours des 12 derniers mois, le délai moyen de paiement s’est réduit pour le secteur public et les entreprises passant respectivement de 15 à 10 jours et de 14 à 11 jours, tandis qu’il a légèrement augmenté pour les consommateurs.
En B2B, les clients effectuent leurs paiements plus rapidement dans les secteurs de l’industrie, de la chimie, de l’immobilier et de la construction qu’au printemps 2020.
L’écart s’est toutefois creusé dans les secteurs du transport et de la logistique et des services aux entreprises au cours de la même période, car les entreprises de logistique ont dû faire face à des chaînes d’approvisionnement perturbées et les entreprises de services ont dû s’adapter au fonctionnement en ligne.
… mais continuent d’inquiéter
Près de 80 % des entreprises interrogées considèrent que les longs délais de paiement et les conséquences des retards de paiement sont une problématique, soit plus qu’il y a 12 mois. Aujourd’hui, plus d’un tiers (37 %) affirme que les retards de paiement entravent la croissance, soit 10 points de pourcentage de plus qu’en 2020.
« Les entreprises d’Europe centrale sont plus confiantes quant aux perspectives de risque pour l’année à venir. Alors que le déploiement des vaccins s’accélère en Europe centrale et que les aides publiques sont encore en vigueur pour protéger les revenus et la trésorerie des entreprises, celles-ci semblent plus confiantes dans les perspectives de risque pour l’année à venir que leurs homologues d’autres régions d’Europe », constate Jean-Luc Ferraton, directeur général d’Intrum France.