L’assureur-crédit Euler Hermes prévoit pour cette année un net rebond des défaillances
d’entreprise (voir communiqué). Sur
l’ensemble de l’année 2012, l’Indice global des défaillances (IGD), qui synthétise
l’évolution des défaillances d’entreprise dans le monde, devrait bondir de 4 %,
alors qu’il avait baissé de 4 % en 2011 et de 5 % en 2010.
Cet indice global varie selon les zones géographiques. Il devrait continuer à baisser
sur le continent américain (- 9 %) et enregistrer une hausse limitée à + 4 % en
Asie. En revanche, il devrait exploser à + 14 % en Europe, selon Euler Hermes, qui souligne de fortes disparités
régionales (+ 7 % pour l’Europe du Nord, + 1 % pour l’ensemble Allemagne,
Autriche, Suisse). « Au total, la sinistralité globale de l’année 2012
sera à nouveau très supérieure au point bas de 2007, sans pour autant renouer
avec le niveau record de 2009 »,
nuancent les analystes d’Euler Hermes.
Cette accélération
du nombre de défaillances d’entreprises s’explique bien évidemment par une
conjoncture mondiale en berne : le PIB mondial devrait croître de 2,5 % en
2012 contre 2,9 % en 2011. Le PIB de la zone euro, tiré à la baisse par la Grèce,
l’Espagne et l’Italie, devrait ainsi chuter de 0,4 % en 2012. Les pays d’Europe de l’Est ne seront
pas épargnés, payant le prix d’une demande à l’export moins dynamique. Avec des
prévisions de croissance de + 2% en 2012
et de respectivement + 2 % et + 2,3 % en 2013, les Etats-Unis et le
Canada semblent sortir la tête de l’eau.
En revanche,
les prévisions de croissance des pays émergents inquiètent d’autant plus que
ces régions représentent un important relais de croissance pour les entreprises
européennes. Au sein des BRIC par exemple, à part la Russie, qui a bénéficié
d’un prix du pétrole élevé, les trois autres pays devraient enregistrer en 2012
des taux de croissance moindres que ceux de 2011. Au premier trimestre, le PIB
chinois a crû de 8,1 % en glissement annuel (contre 9,2 % précédemment), celui
du Brésil a augmenté de 0,7 % (contre 1,4 %) et celui de l’Inde de 5,3 %
(contre 6,1%), soit la croissance la plus faible de ces neuf dernières années.
Seule bonne
nouvelle, et perspective de jours meilleurs, le commerce mondial devrait
repartir. « Celui-ci devrait croître de à un rythme de + 4,3 % en 2012, et de + 5,7 % en 2013, estime Wilfried Verstraete, président du directoire
d’Euler Hermes. Aller chercher la croissance où elle se trouve
devient une priorité pour les entreprises ».
Sophie
Creusillet