Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) ne veulent pas de la tutelle des régions et l’ont fait savoir, hier 26 février, d’abord dans une tribune co-signée avec Pierre Gattaz, président du Medef et Jean-françois Roubaud, président de la CGPME et publiée dans le quotidien Les Echos, puis lors d’une conférence de presse à Paris, qui a réuni André Marcon, président de CCI France, leur structure commune, ses vice-présidents Jacques Pfister, Pierre-Antoine Gailly et Philippe Dutruc, et leur trésorier Didier Gardinal.
« Nous sommes en train de nous faire enfumer », a déclaré André Marcon sur un ton particulièrement agacé, cité par notre confrère latribune.fr. Sa crainte : que la prochaine étape de la décentralisation -pour lequel un projet de Loi est en cours- ne soit marquée par un transfert de leur tutelle aux Régions. Et de condamner « les intentions du gouvernement de placer les CCI sous le pilotage stratégique des conseils régionaux, le qualifiant d’OPA hostile », précise un communiqué de CCI France. Concrètement, ils soupçonnent l’Etat et les Régions, sous couvert de la décentralisation, de vouloir « doter les collectivités territoriales de nouvelles ressources fiscales ».
Ce désaccord n’est pas sans intérêt pour ceux qui suivent l’évolution du dispositif public d’aide à l’internationalisation des entreprises : les Régions sont devenues les pilotes des politiques publiques dans ce domaine sur leur territoire, mettant en place, le plus souvent avec les CCI, et notamment leur branche CCI International, et les organismes étatiques, des Plan régionaux d’internationalisation des entreprises et des organisations répartissant les rôles de chacun. Parallèlement, CCI international collabore avec Ubifrance sur divers projets, notamment le nouveau portail de l’export.
Les CCI, au contraire, revendiquent « un rôle central dans le développement économique », en tant qu’organisations représentatives des entreprises et proclament leur attachement à la décentralisation « s’il s’agit de renforcer l’appui aux entreprises et aux territoires de manière efficiente » dans le « respect du rôle de chacun ». Parmi les quatre contre-propositions qu’elles font dans ce cadre (voir document pdf attaché à cet article), en figure une qui ne devrait pas manquer de provoquer l’ire de certains patrons de Régions : « confier les agences de développement, les agences pour l’international et les agences pour l’innovation aux CCI »…
C. G.