Bonne nouvelle, la filière française du cuir se porte bien à l’export. Les exportations tricolores du secteur, toutes activités confondues (maroquinerie; chaussure; ganterie; tannerie et mégisserie; cuirs et peaux bruts…), ont progressé de 7 % en 2017 par rapport à 2016 pour s’établir à 10,65 milliards d’euros, d’après les statistiques annuelles* publiées le 10 avril par le Conseil national du cuir (CNC).
Les trois plus gros clients de la France sont l’Italie –qui a acheté l’an dernier pour 1,46 milliard d’euros de produits français en cuir, soit 14 % des exportations de la filière–, Hong Kong (1,06 milliard d’euros d’achats) et les États-Unis (1 milliard d’euros). Globalement, plus de la moitié des exportations (55 %) ont été destinées à l’Europe et un peu moins du tiers (32 %) à l’Asie-Océanie, zone dans laquelle l’Hexagone compte d’importants pays clients comme Hong Kong, Singapour ou la Chine. L’Amérique et l’Afrique ont respectivement été bénéficiaires de 11 % et 2 % des exportations de la filière.
La maroquinerie représente 61 % des exportations
Avec des ventes à l’export estimées à 6,5 milliards d’euros, en croissance de +9 %, la maroquinerie (sacs à main, portefeuilles, articles de voyage etc.) demeure l’activité la plus exportatrice de la filière. L’an dernier, les exportations françaises d’articles de maroquinerie ont ainsi compté, en valeur, pour 61 % du total des exportations de la filière contre 30 % pour les chaussures dont les ventes à l’export se sont élevées à 3,2 milliards d’euros (+7 %) pour 114,1 millions de paires vendues à l’étranger.
Les principaux clients de la France sont Hong Kong, qui a acheté en 2017 pour 920,6 millions d’euros (M euros) de produits de maroquinerie, les États-Unis (808,1 M euros) et Singapour (721,1 M euros). Dans ces trois pays, les ventes françaises d’articles en cuir ont respectivement progressé de 15 %, 1 % et 12 % en 2017 par rapport à l’année précédente. Viennent ensuite dans le Top 10 : l’Italie, 4ème client de l’Hexagone avec une facture d’achats de 605,4 M euros, en croissance de +9 %, le Royaume-Uni (590,5 M euros), l’Allemagne (397,5 M euros), le Japon (266,9 M euros), la Suisse (245,6 M euros), la Chine (222,3 M euros) et l’Espagne (218,8 M euros).
Autre constat, la demande étrangère pour les produits de luxe français est toujours forte. Les ventes d’articles de maroquinerie pour le voyage et de sacs à main griffés des maisons de luxe françaises ont ainsi augmenté respectivement de 24 % et 10 % en 2017 par rapport à 2016.
Le déficit de la filière se réduit
Les importations de la filière se sont pour leur part élevées à 11,6 milliards d’euros, en hausse de 5 % par rapport à 2016. Les achats d’articles en cuir en provenance d’Europe (5,7 milliards d’euros) ont augmenté de 11 % tandis que ceux en provenance d’Asie (5,4 milliards d’euros) ont progressé de seulement 1 %. Les deux principaux fournisseurs de l’Hexagone sont l’Italie, pays depuis lequel les achats français ont bondi de 15 % à 3,1 milliards d’euros, et la Chine. Cependant, les achats par la France de produits chinois en cuir s’affaiblissent, ils ont ainsi chuté de 3 % à 2,9 milliards d’euros en 2017, après avoir déjà reculé de 7 % en 2016.
Le déficit de la filière française du cuir s’est établi à -955,2 millions d’euros en 2017 après -1,1 milliard d’euros en 2016 et -1,4 milliard d’euros en 2015. « Alors que la France connaît son pire déficit commercial depuis 2011 (voir notre article), la filière française du cuir a réduit le sien de 13 % », souligne le Conseil national du cuir dans un communiqué.
Venice Affre
*Les statistiques sur l’évolution et la structure des échanges entre la France et ses principaux partenaires économiques ont été réalisées par l’Observatoire économique du Conseil national du cuir.
Pour en savoir plus :
Consulter en fichier PDF ci-joint les statistiques du commerce extérieur de la filière française du cuir publiées par l’Observatoire du Conseil national du cuir
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