Réunis à Bruxelles lundi 12 mai, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont condamné d’une seule voix les référendums à l’est de l’Ukraine. Surmontant leurs divergences, ils ont également décidé de monter d’un petit cran la pression sur Moscou en élargissant la base juridique des sanctions. Ainsi, le gel des avoirs pourra viser à l’avenir, non plus seulement des individus mais également des entités.
A côté des 13 nouveaux noms ajoutés à la liste des personnes sanctionnées – portant à 61, au total, le nombre d’individus soumis à des mesures restrictives (interdiction de visas et gel des avoirs) – les Européens ont également inscrit deux sociétés de Crimée confisquées à l’Ukraine par les forces pro russes. C’est bien la première fois, depuis le début de la crise ukrainienne, que des sanctions européennes visent directement des entreprises, même si Bruxelles reste dans ce domaine beaucoup plus prudente que Washington. Les États-Unis ont en effet sanctionné, fin avril, 17 sociétés russes et gelé les avoirs de sept proches de Vladimir Poutine, dont le président du géant pétrolier Rosneft, Igor Setchine.
« Nous avons opté pour une approche graduelle », justifiait un diplomate à l’issue de la réunion. Une avancée timide, voire symbolique, qui a le mérite de mettre tout le monde d’accord sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Moscou. Pas question à ce stade de viser des entreprises stratégiques pour la Russie comme pourrait l’être, par exemple, le géant gazier Gazprom. Pas question non plus de passer à la phase trois des sanctions en s’attaquant à des secteurs entiers de l’économie russe. « Nous serions prêts à imposer de nouvelles sanctions à la Russie si les élections du 25 mai en Ukraine ne devaient pas avoir lieu », a répété samedi la chancelière allemande Angela Merkel en recevant le président français François Hollande.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles