Alassane Ouattara a été officiellement investi nouveau président
de Côte d’Ivoire, lors d’une cérémonie en grande pompe, le 21 mai dans la
capitale politique ivoirienne Yamoussoukro.
Après l’arrestation
le 11 avril de l’ancien président Laurent Gbagbo et plus de quatre mois
de crise, le pays tente maintenant de retrouver sa place sur l’échiquier
africain et international. « Plus qu’une simple cérémonie d’investiture à
laquelle vous êtes conviés, c’est le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène
africaine et internationale que nous célébrons aujourd’hui », a déclaré
Alassane Ouattara dans son discours d’investiture. En présence d’une vingtaine
de chefs d’Etats africains, du président français Nicolas Sarkozy (particulièrement bien accueilli) et du
secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, cette cérémonie se voulait le symbole d’une
réconciliation et d’un nouveau départ.
Les défis sont en premier lieu de remettre en marche le pays
et relancer sa dynamique économique. Selon Slateafrique.com, une des priorités du nouveau pouvoir sera de rétablir la confiance des investisseurs étrangers. « Abidjan devrait faire pression pour que la Banque africaine de
développement, délocalisée provisoirement à Tunis, et des agences régionales de
l’ONU fassent leur retour dans la métropole ivoirienne. Le nouveau pouvoir devrait également renégocier certains contrats avec de
grandes entreprises étrangères, qui ont prospéré lors des années Gbagbo », estime le magazine en ligne. A cet égard, la présence à la cérémonie d’investiture des patrons français Vincent Bolloré et de Martin Bouygue, très investis dans ce pays, a été très remarquée.
Dans son discours, le président ivoirien a assuré que « nous renforcerons nos infrastructures, (…) nous
apporterons un appui aux entreprises pourvoyeuses d’emplois qui ont été durement
éprouvées par la crise, (…) et procéderons aux reformes économiques
indispensables, en vue de relancer les activités économiques et favoriser la
croissance ».
Au plan politique, alors que les problème d’insécurité demeurent et que, selon l’AFP, « la quiétude est loin
d’être revenue partout» le président ivoirien va continuer à s’appuyer sur Guillaume Soro, qui l’avait soutenu face à Laurent Gbagbo, alors qu’il était question qu’un premier ministre issu des rangs de l’ancien président Konan Bédié, qui s’était rallié à sa candidature Ouattara entre les deux tours de la présidentielle, soit nommé. Le président ivoirien a ainsi annoncé le 22 mai, lors d’un
entretien sur la chaîne France 24, qu’il reconduisait son premier ministre actuel avec la mission de former un gouvernement d’union nationale dans les prochains jours. Guillaume Soro conservera également le portefeuille de la Défense, a précisé le président Ouattara. Celui-ci a également annoncé l’organisation d’élections
législatives « avant la fin de cette année ».
Pour l’heure, la communauté internationale semble lui accorder un soutien sans faille. Le président
de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, a notamment félicité Alassane Ouattara, lui promettant
« l`appui » de l`UE face aux défis qui attendent le pays. De son côté, le président Sarkozy a annoncé, lors d’une visite à la base française de Port-Bouët, un maintien de la force française Licorne, en précisant qu’il s’agissait de protéger » les 12000 français » qui forment la communauté française en Côte d’Ivoire.
Alix Cauchoix