« Une avancée majeure dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris ». C’est ainsi que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a qualifié la signature, le 15 novembre, des statuts de l’Alliance solaire internationale (en anglais International Solar Alliance, ISA) par 11 pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et du Pacifique. Cette signature s’est déroulée à l’occasion de la 22ème Conférence des Parties « COP22 » à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se tient actuellement au Maroc à Marrakech du 7 au 18 novembre.
Le quatrième comité de pilotage de l’ISA, avait eu lieu le 5 octobre dernier à Delhi. À cette occasion, l’Inde et la France, cofondateurs de cette Alliance, ont proposé au comité international de pilotage un projet de « statuts souples et agiles, adaptés aux objectifs fixés ». Le rôle du comité de pilotage est de prendre les décisions relatives à la constitution de l’ISA. Celui-ci doit fournir les orientations, les instructions et les conseils nécessaires à l’établissement de l’alliance. Il doit également maintenir informé l’ensemble des pays intéressés par l’initiative.
Ségolène Royal, signataire le 15 novembre des statuts de l’Alliance avec son homologue indien Shri Anil Madhav Dave, ministre indien de l’Environnement, de la Forêt et du Changement climatique a également proposé d’élaborer un nouveau programme pour les besoins spécifiques des petites îles en énergie solaire, pour en faire des îles autonomes en énergie.
Déployer l’énergie solaire dans les pays des tropiques du Cancer et du Capricorne
L’ISA vise à être une plateforme de coopération pour les pays développés disposant de technologies dans le solaire et les pays en voie de développement situés entre les tropiques du Cancer et du Capricorne qui souhaitent développer leur potentiel dans ce secteur. Les pays signataires s’engagent à faire des efforts conjoints par des politiques innovantes, des programmes-projets, des mesures de renforcement des capacités et des instruments financiers.
L’initiative avait été lancée conjointement par le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le président de la République française, François Hollande le 30 novembre 2015 en ouverture de la COP21, présidée par la France du 30 novembre au 12 décembre 2015. Le constat de départ est simple : les pays à fort potentiel solaire ne représentent aujourd’hui qu’une faible part de la production mondiale d’énergie solaire. L’ISA ambitionne de rendre possible ce « changement d’échelle » dans le déploiement d’énergie solaire dans les pays situés en partie ou en totalité entre les deux tropiques. Ces pays bénéficient de la plus forte exposition solaire.
L’Alliance prévoit de réunir tous les acteurs intéressés par le solaire (organisations bilatérales, multilatérales, entreprises, industriels, société civile), qui s’organisent pour apporter leur contribution aux objectifs fixés. Elle veut répondre aux besoins des populations dans toute la zone intertropicale, en particulier dans les pays africains. Dans cet objectif, elle s’articule avec l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI), lancée lors de la COP 21, dont Ségolène Royal a fait l’une de ses priorités : parmi les 240 projets identifiés dans son rapport sur cette initiative, le solaire représente une part majeure*.
La ministre française, qui préside la COP21, a ainsi appelé tous les pays situés entre les deux tropiques à rejoindre l’Alliance solaire internationale pour contribuer collectivement au développement de l’énergie solaire.
Venice Affre
*Le rapport est téléchargeable sur le site de la Documentation française au lien suivant : www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/164000607.pdf