Si vous ne suiviez que de loin les préparatifs de la Conférence Climat (COP 21) et commenciez à être un peu noyés dans l’avalanche d’annonces et de communiqués officiels et officieux qui s’intensifie à l’approche de l’événement, voici un point d’étape qui arrive fort à propos. Il émane d’une communication en conseil des ministres, le 14 octobre, concoctée par les principaux pilotes de cette Conférence international au niveau gouvernementale, Laurent Fabius et Ségolène Royal mais aussi, pour la partie « financements Climat », de Michel Sapin, ministre des Finances.
Pour l’agenda, il est connu : la 21ème conférence « des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques » (c’est le nom exact de la COP 21) , se tiendra au Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015. Considéré comme « la plus grande conférence diplomatique jamais organisée en France depuis la signature de la déclaration universelle des droits de l’homme à Paris en 1948 », elle doit accueillir plus de 40000 personnes (dont 3000 journalistes internationaux) sur le site rénové du parc des expositions du nord de Paris, dont 80000 m2 de halles existants sont en cours de rénovation et seront complétés par 80 000 m2 de structures amovibles et réutilisables.
Pour ce qui concerne la négociation elle-même, on y apprend que « près de 150 pays représentant environ 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont déposé leur objectif de lutte contre le dérèglement climatique ». Le ministre des Affaires étrangères et du développement international doit organiser, du 8 au 10 novembre, la troisième réunion ministérielle de préparation de la COP « dans un format élargi à 80 à 100 pays (« pré-COP ») » afin de préparer les ultimes compromis. L’Union européenne, elle, « propose un objectif de long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 % en 2050 par rapport à 1990 et de zéro émission nette d’ici 2100 ».
Les aides internationales et françaises mobilisées
S’agissant des financements internationaux pour le climat, une réunion des ministres des finances et des dirigeants des banques multilatérales de développement s’est tenue le 9 octobre à Lima. D’après un rapport de l’OCDE commandé par la France et le Pérou, 62 milliards de dollars ont été mobilisés en 2014 des pays développés vers les pays en développement pour le climat. Les banques multilatérales de développement et plusieurs pays se sont engagés à apporter des financements supplémentaires afin d’atteindre la cible de 100 milliards de dollars en 2020.
En ce qui concerne la France, le président François Hollande a annoncé que les financements français pour le climat passeraient de 3 milliards d’euros par an aujourd’hui à 5 milliards en 2020. Pour atteindre cet objectif, la capacité annuelle d’octroi de prêts de l’Agence française de développement (AFD) augmentera de 4 milliards d’ici 2020. L’augmentation de l’aide ne se fera pas simplement sous forme de prêts, mais aussi par l’augmentation des dons, dont le niveau progressera dans les années à venir afin d’être en 2020 supérieur de 370 millions d’euros à ce qu’il est aujourd’hui. « Un bonne partie du chemin sera effectuée dès cette année, précise ce communiqué, puisque le Gouvernement a décidé de présenter deux amendements au projet de loi de finances pour 2016 afin d’abonder de 150 millions d’euros les ressources budgétaires prévues pour le développement, dont 100 millions en faveur du climat, principalement pour l’adaptation des pays pauvres aux impacts du réchauffement climatique ».
1100 entreprises, 340 investisseurs, 700 collectivités ont publié des engagements
Les engagement du secteur privé et de la société civile sont également mentionnés. On apprend ainsi que « plus de 1100 entreprises, 340 investisseurs et près de 700 collectivités ont également publié leurs engagements sur la plateforme des Nations unies mise en place à cet effet, NAZCA, dans le cadre du plan d’action Lima-Paris, initiative conjointe des présidents péruvien et français des 20ème et 21ème conférences des Parties et des Nations unies visant à conforter les engagements individuels des acteurs non étatiques et les initiatives coopératives ». Cette mobilisation sera mise en valeur lors d’une douzaine d’évènements thématiques de haut niveau organisés pendant la conférence de Paris du 1er au 8 décembre, avec en particulier une journée de haut niveau dédiée à l’action le 5 décembre.
C.G
Pour prolonger :
Le compte rendu du Conseil des ministres du 14 octobre contenant l’intégralité de cette communication est en ligne; cliquez sur : www.elysee.fr/conseils-des-ministres/