Il reste du pain sur la planche pour convaincre les consommateurs de se détourner de la contrefaçon. Car si les Européens sont de plus en plus conscients des risques encourus lorsqu’ils achètent des produits contrefaisants, ils sont néanmoins prêts à se laisser tenter par ces « faux » à bas prix, en particulier les plus jeunes, selon une étude de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO).
Il y a loin de la coupe aux lèvres… A en croire les résultats de l’étude publiée le 12 juin par l’EUIPO, les Européens sont farouchement opposés à l’achat de contrefaçons. Ils sont ainsi 80 % à estimer que des organisations criminelles se cachent derrière et que cette activité nuit aux entreprises et à l’emploi. 83 % pensent que l’achat de contrefaçons favorise les comportements contraires à l’éthique, et deux tiers reconnaissent les menaces potentielles pour la santé, la sécurité et l’environnement. Concernant le piratage numérique, 82 % des personnes interrogées reconnaissent que l’accès illégal à des contenus présente des risques, de l’escroquerie à l’exposition des mineurs à des contenus inappropriés.
En revanche, 31 % n’éprouvent aucune réticence à acheter des copies s’ils jugent le prix de l’original trop élevé. Cette part s’élève en effet à 50 % chez 15-24 ans. Cette tranche d’âge, est également celle qui a le plus acheté de contrefaçons intentionnellement au cours des 12 derniers mois : 26 % contre 6 % des 55-64 ans, moins de 5 % chez des plus de 65 ans et 13 % de l’ensemble des personnes interrogées. Concernant les achats intentionnels, la Bulgarie arrive en tête (24 %), suivie de l’Espagne (20 %), de l’Irlande (19 %), du Luxembourg (19 %) et de la Roumanie (18 %).
40 % des Européens ont déjà douté de l’authenticité d’un produit
Quant aux facteurs qui permettraient au consommateur de ne pas céder aux sirènes des imitations, les consommateurs invoquent à 43 % un prix plus abordable des produits originaux. Ils sont par ailleurs conscients du risque de mauvaise qualité (27 %), des préoccupations en matière de sécurité (25 %) et des répercussions juridiques (21 %). Près de 40 % d’entre eux ont douté de l’authenticité d’un produit qu’ils ont acheté, avec des variantes en fonction des pays : en Roumanie, 72 % des consommateurs ont eu de tels doutes, contre 26 % au Danemark et aux Pays-Bas.
En outre, 41 % des Européens ne sont pas certains de la légalité des sources qu’ils utilisent pour le contenu en ligne. Malgré cela, 80 % d’entre eux préfèrent utiliser des sources légales si elles sont abordables. En particulier, 65 % considèrent qu’il est acceptable de se livrer au piratage si le contenu n’est pas disponible dans le cadre de leur abonnement.
En 2022, les saisies ont augmenté de 27 %, selon la Douane, après avoir bondi de 60 % en 2021, pour un atteindre 11,5 millions d’articles retirés du marché, un point haut historique.
S.C.