Alors que la confiance des dirigeants français dans l’économie nationale semble à nouveau être de mise pour 2016, ces derniers sont moins sereins quant aux perspectives de l’économie mondiale. L’étude du cabinet d’audit KPMG « Global CEO Outlook 2015 » sur le moral des dirigeants français et internationaux, publiée le 8 décembre 2015, révèle que les dirigeants établis en France sont beaucoup plus confiants dans la conjoncture nationale que dans celle de l’économie mondiale.
Exécutée par le magazine économique américain Forbes pour le compte de KPMG, l’étude a été menée auprès de 1 276 chefs d’entreprise basés dans dix pays (Allemagne, Australie, Chine, Espagne, États-Unis, France, Inde, Italie, Japon, Royaume-Uni).
76 % des dirigeants allemands, 90 % des espagnols optimistes contre 37 % des dirigeants français
En ce qui concerne les dirigeants français, l’étude soulève que 80 % d’entre eux se disent plus confiants qu’en 2014 quant aux perspectives de l’économie nationale pour les trois prochaines années. S’ils affichent une grande sérénité face à la situation économique de leur pays, les chefs d’entreprise hexagonaux sont en revanche plus sceptiques au regard de la conjoncture internationale : seuls 37 % prévoient une amélioration de la croissance de l’économie mondiale au cours des trois prochaines années.
Les dirigeants tricolores se montrent bien moins optimistes que leurs homologues européens et américains. En effet, 76 % des entrepreneurs allemands interrogés se disent confiants dans l’économie mondiale et 73 % de ceux sondés au Royaume-Uni tandis qu’aux États-Unis près de la moitié (52 %) des entrepreneurs sont confiants dans les perspectives de croissance mondiale pour les trois prochaines années.
Autre constat, presque la totalité des dirigeants espagnols interrogés (90 %) se disent plus confiants qu’en 2014 dans les perspectives de croissance à trois ans de leur pays, dont le taux de chômage, rappelons le, qui est parmi l’un des plus élevé de la zone euro, continue de baisser et est au plus bas depuis cinq ans. L’Espagne est également une des économies qui connait l’un des plus forts repli du nombre de faillites d’entreprises (-22 % en 2015 et -10 % en 2016), d’après la dernière étude sur les défaillances d’entreprises dans le monde d’Euler Hermes (voir notre article).
Prêts à amorcer une politique d’expansion à l’international
Toutefois, malgré leur moindre enthousiasme sur la conjoncture économique internationale, et après plusieurs années de réduction des coûts, les chefs d’entreprise français se disent prêts à amorcer une politique d’expansion à l’international. L’étude montre que 84 % d’entre eux s’attendent même à ce que leurs bénéfices réalisés à l’étranger soient supérieurs d’ici à trois ans à leur niveau actuel.
Ils sont une majorité (79 %) à considérer les États-Unis et la Chine (71 %) comme les marchés à plus fort potentiel de croissance, bien que 45 % des dirigeants hexagonaux sondés misent davantage sur l’Europe occidentale. En ce qui concerne leur projet d’investissement, 37 % des entrepreneurs français comptent investir sur les marchés étrangers et 41 % envisagent d’attribuer une part significative de leur capital à l’expansion de leur entreprise sur le territoire national.
S’agissant du domaine d’investissement, sans surprise, la technologie est le segment sur lequel les entreprises françaises investiront le plus au cours des trois prochaines années avec 44 % des dirigeants qui prévoient d’allouer une enveloppe substantielle à l’Internet des objets, à la communication de machine à machine et à l’Internet industriel.
Venice Affre