Les économistes de l’Organisation mondial du commerce (OMC) ont révisé à 3,1 % (contre 4,7 % en avril) leur prévision de croissance du commerce mondial de marchandises pour 2014, selon un communiqué publié hier soir par l’OMC.
Cette révision à la baisse s’explique en partie par une croissance du PIB du commerce mondial plus faible que prévu et des importations « en sourdine », en particulier dans les régions exportatrices de ressources naturelles comme l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, au cours des six premiers mois de l’année.
L’Asie est la région du monde qui a enregistré la plus forte croissance des exportations au cours du premier semestre 2014, affichant une hausse de 4,2 % par rapport à la même période l’an dernier. Elle a été suivie par l’Amérique du Nord (+ 3,3 %) et l’Europe (+ 1,2 %). Mais l’OMC observe une contraction de 0,8 % des exportations en Amérique latine et une baisse de 2 % pour les autres régions (Afrique, Communauté des Etats indépendants et Moyen-Orient).
La croissance de la production et du commerce devrait toutefois être un peu plus forte dans la seconde moitié de l’année 2014 si les gouvernements et les banques centrales mettent en place des mesures de soutien pour stimuler la croissance.
Les facteurs de risque : tensions UE-Russie, conflits au Moyen-Orient, Ebola
Cependant, plusieurs facteurs de risque pourraient produire des résultats économiques plus graves. Ainsi, devant la persistance des tensions géopolitiques, l’Organisation a également abaissé de 5,3 % à 4 % son estimation pour 2015. « Les tensions entre l’Union européenne et les États-Unis d’une part, et la Fédération de Russie avec l’Ukraine de l’autre ont déjà abouti à des sanctions commerciales sur certains produits agricoles. Et le nombre de produits touchés pourraient s’élargir si la crise persiste », estime l’institut.
« Les conflits au Moyen-orient, ajoutent les économistes de l’OMC, représentent également une incertitude, et pourraient conduire à une flambée des prix du pétrole si la sécurité de l’approvisionnement en pétrole est menacée ». Enfin, l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, prévient l’OMC « s’est avérée difficile à contenir, et une propagation de la maladie pourrait déclencher une panique plus large avec des conséquences économiques graves pour l’Afrique de l’Ouest, et peut-être même au-delà de la région ».
« La présence de tels facteurs de risques à faible probabilité, mais avec des coûts élevés a rendu les prévisions du commerce mondial particulièrement difficile à faire cette année », a conclu l’OMC.
V. A.