Serait-ce la conséquence de la croissance revenue un peu partout dans le monde ? Toujours est-il que toutes les grandes nations importatrices ont accru leurs achats à l’étranger depuis le début de l’année, d’après la base de données GTA (groupe IHS). Ce qui créé un environnement favorable et dynamique pour des milliers d’exportateurs dans le monde. Une exception notable, cependant, le Royaume-Uni. La baisse de la livre et le ‘Brexit’ en seraient la cause.
Voici les résultats des dix premiers importateurs de la planète sur les six premiers mois de l’année (cinq mois pour les Pays-Bas, qui étaient numéro 8 en 2016).
- États-Unis: 1 048 milliards d’euros (+ 10,51 %).
- Chine : 770,5 milliards (+ 22,56 %)
- Allemagne: 516,1 milliards (+ 9,21 %)
- Japon: 302,1 milliards (+ 14,9 %)
- Royaume-Uni: 275 milliards (- 3,78 %)
- France : 273,3 milliards (+ 7,47 %)
- Hong Kong: 256,9 milliards (+ 14,23 %)
- Corée du Sud: 216,3 milliards (+ 25,02 %)
- Pays-Bas (sur cinq mois) : 208,1 milliards (+ 14 %)
- Inde: 202,4 milliards (+ 34 %)
Achat de matières premières pour la Chine, deuxième importateur
Dans ce classement à mi-parcours de l’année 2017, la principale surprise vient de l’Inde, qui du 14e rang en 2016 s’est hissé au 10e au premier semestre 2017, reléguant plus loin le Canada, le Mexique et peut-être l’Italie (les données sur six mois ne sont pas disponibles, mais sur cinq mois l’Inde fait déjà jeu égal avec l’Italie…).
Si l’on regarde dans le détail l’évolution des chiffres dans chaque pays, on peut retenir quelques faits saillants :
- États-Unis : les importations y ont progressé de façon générale, mais surtout en provenance de ses trois principaux fournisseurs : Chine, Mexique et Canada. Ces derniers sont les deux partenaires de l’Accord nord-américain de libre-échange (Alena), avec lesquels les États-Unis ont commencé à le renégocier. Si la Chine comptait pour 20,24 % des approvisionnements américains de biens entre janvier et juin 2017, le Mexique représentait 13,66 % et le Canada 13,25 %. Dans l’ex-Empire du Milieu, le pays de l’Oncle Sam acquiert des machines, du matériel électrique et de l’équipement mécanique ; au Mexique des voitures (26,33 %), des machines, du matériel électrique et de l’équipement mécanique ; au Canada, des hydrocarbures (24,2 %) et des voitures (19,6 %).
- Chine : les importations y ont progressé de façon générale, mais moins en provenance de ses fournisseurs traditionnels (Corée du Sud, Japon, États-Unis, Taïwan) que d’autres, Australie notamment (+ 59,84 %). Très demandeuse de matières premières pour son industrie, la Chine a ainsi acheté essentiellement des minerais (62,82 %) et des hydrocarbures (18,48 %) en Australie.
Décrochage de la France outre-Rhin dans l’aéronautique
- Allemagne : comme fournisseur, la France a affiché un recul de 5,39 % (à 32,3 milliards d’euros) dans les importations allemandes. Si bien qu’elle était talonnée par les États-Unis fin juin, Chine et Pays-Bas occupant toujours les deux premières places. Les achats de l’Allemagne en France ont, en particulier, accusé un retrait de plus d’un tiers dans la navigation aérienne et spatiale.
- Japon : les approvisionnements en hydrocarbures en Australie et Arabie Saoudite, de minerais également dans le premier et de produits chimiques dans le second, explique la montée en puissance de ces deux pays dans les importations nipponnes. Toutefois, Chine et États-Unis sont restés de loin les deux premiers fournisseurs, avec des parts de marché respectives de 23,98 % et 10,96 %.
- Royaume-Uni : situation contrastée. Baisse avec l’Allemagne, hausse avec les États-Unis, baisse et hausse également respectivement avec la Chine et les Pays-Bas, baisse encore avec la France et hausse avec la Belgique. Les importations en provenance de l’Hexagone ont reculé de 4,1 %, en raison de mauvais résultats dans l’automobile et la mécanique.
- France : les importations y ont stagné en provenance d’Allemagne (- 0,68 %) et progressé depuis les autres pays (Chine, Italie, Belgique, Espagne). Avec l’Allemagne, la légère accélération du poste automobile n’a pu compenser les pertes dans la mécanique et surtout la navigation aérienne et spatiale (voir le paragraphe ci-dessus sur l’Allemagne).
L’Inde se fournit en perles-pierres-métaux précieux
- Hong Kong : avec 42,31 %, la Chine s’est taillé la part du lion, malgré une légère baisse au premier semestre 2017. L’ancien territoire britannique a acquis des produits mécaniques et encore plus du matériel électrique (58,33 % du total).
- Corée du Sud : Chine, puis plus loin Japon et États-Unis composent le Top 3 des fournisseurs de ce pays. Les produits les plus importés depuis l’ex-Empire du Milieu sont dans la mécanique et surtout l’équipement électrique.
- Pays-Bas (sur cinq mois) : les Néerlandais se sont principalement approvisionnés auprès de l’Allemagne (mécanique, automobile, matériel électrique) et de la Chine (équipement électrique, mécanique)
- Inde : + 21,5 % de Chine, + 44,04 % des Émirats arabes unis, + 103,34 % de Suisse. Les importations indiennes ont ainsi bondi : dans la mécanique et le matériel électrique en provenance de Chine, de perles-pierres-métaux précieux et d’hydrocarbures avec les Émirats arabes unis, de perles-pierres-métaux précieux également de la République helvétique.
A noter encore que si l’Inde a devancé le Canada et le Mexique dans le Top 10 des fournisseurs mondiaux de biens, pour autant, ces deux pays ont accru leurs importations entre janvier et juin 2017, en l’occurrence, de + 9,41 % et 11,09 % respectivement.
François Pargny
Pour prolonger :
–Commerce extérieur / Export : au-delà du déficit, quelques bonnes nouvelles
–Commerce mondial / Conjoncture : la reprise sous la menace des “risques politiques”
Et aussi :
–Dossier Voyage d’affaires – À l’heure du « full connected »
–Spécial Formation continue aux métiers du commerce international
–Guide 2017 des aides à l’export pour les PME & ETI
–Atlas des risques pays – 9e édition, 2017
–Guide de la logistique & des transports à l’international – 8ème édition, 2017
–Dossier Spécial maritime