Allianz Trade a revu à la hausse sa prévision de croissance pour le commerce mondiale en 2023. Mais elle reste très modeste, en ligne avec les projections de l’OMC, plombée par le ralentissement de la demande et le surstockage de ces derniers mois. Les risques de rupture des chaînes d’approvisionnement s’éloignent avec la réouverture de la Chine.
La croissance du commerce mondial devrait s’établir à +0,9 %, au lieu de +0,7 % prévu initialement selon la dernière étude d’Allianz Trade, publiée le 22 février. Une révision à la hausse modeste dont la principale cause est la fin de la politique zéro Covid en Chine.
Cette réouverture de la Chine à la fois « réduit le risque de rupture brutale de la supply chain globale » et contribue à la normalisation des conditions de la logistique et du transport international, avec une baisse des prix du fret et une réduction des délais bienvenue pour les industriels, selon les analystes d’Allianz Trade. Cette réouverture stimule également la demande mondiale.
D’après l’assureur-crédit, les prévisions les plus optimistes tablent sur une augmentation des importations chinoise de 80 milliards de dollars (Md USD). Qui en bénéficiera ? Principalement les exportateurs de Hong Kong (+13 MD UDS supplémentaires), des Etats-Unis (+ 6 Md USD), de Corée du Sud (+ 5 Md USD), du Japon (+5 Md USD) et d’Allemagne (+ 5 Md USD).
Pour sa part, la France pourrait bénéficier d’exportations supplémentaires de l’ordre de 2 Md USD vers la Chine cette année.
La reprise pas avant 2024
Dans le détail toutefois, et à court terme, Allianz Trade parie sur une légère contraction du commerce mondial de biens et services sur les deux premiers trimestres de cette année, sur la même tendance du dernier trimestre 2022.
Principaux facteurs en cause : l’inflation mondiale liée à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique, le ralentissement de la demande et le surstockage de biens qui s’est produit en 2022. Les entrepôts sont pleins alors que la demande est en baisse, une situation qui a aussi un très fort impact à la baisse sur les prix du transport maritime.
Coûts du fret maritime revenus au niveau prépandémique
Début 2023, le prix moyen spot d’un conteneur de 40 pieds (EVP) était de 2135 dollars (USD), soit une chute de -77 % sur un an. Et il avait chuté à 1997 USD mi-février. Un indicateur clé de la santé du commerce mondial de biens, qui se pratique à 90 % via ce mode. Et cela ne devrait pas s’arranger avec l’arrivée des nouveaux navires commandés à la hâte par les compagnies durant la période de crise sanitaire pour faire face à l’insuffisance de capacités.
D’après Allianz Trade, après avoir engrangé des profits records historiques, les compagnies maritime devraient toutes faire face à une chute drastique de leurs revenus de -34 % en 2023 et encore -7 % en 2024. Elles ont les moyens de passer cette mauvaise passe : en 2021, les revenus financiers des 15 premières à explosé (+ 78 %, 305 Md USD), et affichait encore une hausse de 25 % en 2022.
Pour Allianz Trade, cette conjoncture globale dépressive va perdurer une bonne partie de l’année 2023. Ses analystes tablent sur une reprise modérée des échanges de biens et services au 4ème trimestre seulement, avant une accélération plus franche en 2024 (+ 3,9 % en volume prévu, au lieu de 3,6 % précédemment).
C.G