L’excédent généré par les produits laitiers en France est passé de + 2,1 milliards d’euros en 2003 à + 3,5 milliards en 2014, ont indiqué les Douanes, le 8 avril, dans leur dernière étude mensuelle sur la part des produits laitiers dans la balance commerciale française. Cette filière constitue le deuxième point fort de l’industrie agroalimentaire française, derrière les boissons (+ 10,7 milliards en 2014). Les ventes de produits laitiers, constatent les Douanes, sont relativement dynamiques « puisqu’elles évoluent deux fois plus vite que celles de l’ensemble des exportations (5 % par an en moyenne sur les dix dernières années, contre 2,4 %) ».
Les exportations françaises de la filière laitière sont composées à hauteur de 43 % de fromages, de 31 % de produits de grande consommation (lait, beurre, yaourts…) et de 26 % de produits secs et industriels (laits en poudre, lactosérum et caséine [protéines qui constituent la majeure partie des composants azotés du lait ]…). Au total, le montant des ventes à l’export de la filière, tous produits confondus, s’est élevé à environ 6,9 milliards d’euros.
Le fromage, grand gagnant à l’export
Enregistrant 3 milliards d’euros d’exportations, les fromages français ont constitué le premier produit laitier vendu à l’étranger en 2014. Rappelons que l’Hexagone occupait en 2013 la 3e place mondiale parmi les exportateurs de fromages avec 12,5 % de parts de marché, derrière l’Allemagne (16,1 %) et les Pays-Bas (13,9 %). Toutefois, informent les Douanes, la croissance (+ 3,3 % par an entre 2003 et 2014) des exportations de fromages est la moins dynamique de la filière laitière. Une vigueur moindre qui s’explique par le fait que ce produit « périssable et difficile à transporter », s’exporte essentiellement vers le marché de proximité européen à faible croissance. Dans les pays de l’Union européenne (UE), les ventes ont atteint environ 2,4 milliards d’euros. Pour ce type de produits « périssables », les implantations à l’international, via des filiales ou l’acquisition d’entreprises locales par exemple, sont préférées aux exportations directes.
S’agissant des exportations de produits de grande consommation –composées de lait et crème (36 %), de yaourts (28 %), de matières grasses (19 %) et glaces (17 %)–, elles ont progressé de 4,7 % en moyenne par an au cours de la dernière décennie. La valeur des ventes à l’export a atteint 2,1 milliards d’euros en 2014, selon les chiffres des Douanes.
Dans cette famille de produits, la France est actuellement le quatrième fournisseur mondial, avec 9,7 % de parts de marché. L’UE, son principal débouché, a absorbé 3/4 des ventes françaises l’an dernier. Cependant, l’Asie avec 1/10 des ventes, contribue « quasi-exclusivement à la croissance des exportations de produits de grande consommation, notamment la Chine affectée par le scandale sanitaire du lait frelaté », observe la Douane.
Enfin, les produits secs et industriels ont représenté le quart des exportations de la filière laitière en 2014, soit des ventes d’une valeur de 1,8 milliard d’euros. Le lait en poudre a compté pour l’essentiel des ventes (62 %), suivi par le lactosérum (27 %) et la caséine (11 %). Les ventes sont particulièrement dynamiques avec une croissance annuelle moyenne de 11 % sur dix ans.
La France se positionne sur les marchés dynamiques des pays émergents. En effet, à l’inverse des autres produits de la filière, plus de la moitié des exportations de produits secs et industriels est destinée aux pays tiers (52 %,), car il s’agit d’une part, de produits de longue conservation et d’autre part, de marchés de volume. L’Asie est le principal débouché (1/4 des ventes), notamment la Chine, loin devant l’Indonésie et la Malaisie. L’Afrique absorbe 20 % des ventes, en particulier l’Algérie qui est le deuxième client de la France, derrière les Pays-Bas. Les 48 % restants sont expédiés vers l’UE.
Venice Affre
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