En novembre 2015, sous l’effet d’un net repli des approvisionnements en pétrole raffiné et en hydrocarbures naturels, le déficit de la balance commerciale de la France s’est réduit passant de -4,9 milliards d’euros (chiffre révisé*) atteints en octobre 2015 à -4,6 milliards d’euros, d’après les derniers chiffres publiés par la Douane le 8 janvier. Mais la bonne nouvelle est surtout venue du secteur automobile, avec un net redémarrage des exportations.
Amélioration du solde pour les produits énergétiques
Le reflux des importations de produits pétroliers raffinés a été bien plus prononcé en octobre que celui des exportations provoquant une nette réduction du déficit. Le volume des approvisionnements a chuté depuis le Proche et Moyen-Orient (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït). Celui-ci poursuit en outre sa décroissance depuis la Russie et l’Union européenne (UE), en dépit de poussées depuis le Portugal et la Suède. « À l’exportation, indique la Douane, le repli des livraisons aux pays de l’UE (Belgique, Allemagne) et à l’Afrique (Algérie, Ghana, Togo) l’emporte sur une poussée des ventes aux États-Unis ».
Les achats d’hydrocarbures naturels se sont également repliés en novembre. Les approvisionnements en gaz naturel sont retombés après la hausse ponctuelle d’octobre et les importations de pétrole brut ont pour leur part continué de se contracter, chutant depuis le Proche et Moyen-Orient (Arabie saoudite, Émirats arabes unis).
Réduction du déficit de l’industrie automobile
Après s’être creusé en octobre 2015, le déficit de l’industrie automobile tricolore s’est réduit, s’établissant à -0,6 milliard d’euros en novembre, contre -0,9 milliard en octobre. Les ventes à l’export ont ainsi progressé vivement tandis que les importations sont restées pratiquement stables. « Les exportations de véhicules automobiles redémarrent », observent les douanes. La reprise concerne notamment les marchés de l’UE (Espagne et Pays-Bas principalement) et l’Algérie. Les livraisons sont restées par ailleurs solides vers l’Asie et le Proche et Moyen-Orient, mais ont faibli à destination de la Turquie.
Les ventes à l’export ont également été importantes pour les pièces et équipements auprès des clients de l’UE et de l’Asie.
Bien que le redémarrage des exportations ait contribué à réduire de manière significative le déficit de l’industrie automobile, les importations confirment leur poussée d’octobre. Ainsi, les approvisionnements en véhicules automobiles se maintiennent au plus haut depuis l’Espagne et l’Allemagne. Hors UE, les achats demeurent élevés auprès de la Turquie et du Maroc. De leur côté, les achats de pièces et équipements demeurent fermes
auprès de l’ensemble des pays fournisseurs.
Rebond des importations dans l’industrie aéronautique-spatiale et baisse du solde pharmaceutique
Dans la filière aéronautique et spatiale, les exportations ont légèrement fléchi tandis que les importations ont bondi à nouveau et retrouvé le niveau record atteint en mai 2015, du fait d’une poussée « exceptionnelle » des achats de turboréacteurs en novembre, réduisant ainsi « considérablement l’excédant », soulignent la Douane. « Très faibles en octobre, les achats de turboréacteurs sont cette fois particulièrement élevés (hausse de 700 millions en provenance du Royaume-Uni où intervient un assemblage) », détaille la Douane. À cette hausse s’ajoutent des achats d’avions gros porteurs (dont un Boeing) et d’introductions de parties de satellites et de lanceurs depuis la Russie et l’Allemagne pour une facture dépassant les 200 millions d’euros.
S’agissant des livraisons définitives d’Airbus, elles ont atteint en novembre 2,97 milliards d’euros pour 33 appareils (dont 3 A380), contre 2,58 milliards d’euros pour 27 appareils (dont 2 A380) en octobre. « La livraison d’Airbus au Royaume-Uni et à l’Espagne constitue le principal facteur de croissance des exportations et d’amélioration du solde », constatent les douanes.
Le solde dans les produits pharmaceutiques devient légèrement déficitaire du fait d’une poussée des importations. La forte hausse des achats résulte principalement d’une poussée des approvisionnements en principes actifs depuis l’Autriche (hormones) et, dans une moindre mesure, depuis les États-Unis (antibiotiques). Les importations de principes actifs sont cependant en baisse depuis l’Irlande et la Chine, tandis que les achats de vaccins diminuent depuis l’Allemagne et la Belgique.
À noter que l’excédent se réduit également dans les produits chimiques, les achats ayant progressé plus fortement que les ventes. « Les importations, constatent les douanes, sont essentiellement portées par des achats plus soutenus auprès de l’Allemagne et des Pays-Bas, ainsi que par un regain depuis la Suède, après trois mois en creux ».
Venice Affre
*La révision porte essentiellement sur les importations d’Airbus en provenance d’Allemagne
Pour en savoir plus :
Consultez les chiffres du commerce extérieur (novembre 2015) publiés par les Douanes, en fichier PDF ci-joint.