Olivier Becht, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, sera au Japon du 27 au 30 octobre 2023, pour participer à la réunion des ministres du commerce du G7 à Osaka. Cette visite comportera aussi un volet bilatéral, plus axé sur l’attractivité.
A quatre mois de la 13ème réunion des ministres du Commerce (MC13) de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), si l’accord sur la pêche est en bonne voie, aucun grand projet d’accord susceptible de relancer le multilatéralisme ne se profile encore sur les thématiques telles que la réduction des déchets plastique, des règles de commerce équitables ou encore de la question de la coercition économique, pour laquelle l’Union européenne a pris les devants en se dotant d’un instrument spécifique de défense dans ce domaine.
La directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala sera présente à Osaka. Olivier Becht aura un entretien avec elle en marge de la réunion pour rappeler les positions françaises en faveur d’un cadre commercial multilatéral réformé, sur la nécessité d’assurer des règles équitables dans les relations commerciales (le fameux level playing field) et de renforcer le dialogue avec les économies émergentes. Mais les véritables enjeux multilatéraux de ce G7 commerce* au Japon (28-29 octobre) pourraient être ailleurs dans le contexte actuel.
En particulier, « la résilience des chaînes de valeur » devrait être un thème fort, confirme-t-on de source diplomatique française. Cette thématique, qui a émergé comme un sujet de préoccupation dominant depuis la Covid-19, aggravé avec le déclenchement de la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, a rapproché les grandes puissances alliées autour de la question de la sécurisation des approvisionnements en gaz, matières premières critiques et composants clés pour la transition énergétique et industrielle.
C’est la raison pour laquelle, à l’initiative du Japon, cette réunion du G7 Commerce a été élargie à l’Inde, à l’Australie, au Chili et au Kenya. Olivier Becht a d’ailleurs prévu d’avoir des échanges bilatéraux avec tous ses homologues lors de cette réunion. Ils ne porteront pas exclusivement sur ce sujet (avec les Etats-Unis, par exemple, la France s’impatiente de voir patiner les négociations commerciales avec l’Union européenne, notamment pour un accord définitif sur l’aluminium et l’acier) mais ce sera un focus important.
La visite du ministre français comportera également un volet bilatérale important le 27 octobre, avec un focus sur l’attractivité. « L’enjeu est énorme » explique-t-on de source diplomatique car si les liens et la coopération économique avec le Japon sont anciens et dynamiques, du point de vue de leur poids dans les investissements directs étrangers en France, les Japonais ne sont pas « si présents que cela ».
En particulier, Olivier Becht a prévu de rencontrer le 27 octobre des entreprises du Keidanren (Fédération des organisations économiques japonaises). Il aura également des entretiens individuels avec les dirigeants des groupes Toray Industries (Akihiro Nikkaku, président et membre du conseil d’administration de Toray Industries et Minoru Yoshinaga directeur senior et directeur général adjoint de la division Stratégie commerciale mondiale) et Hitachi (Hitoshi Ito, vice-président et directeur exécutif d’Hitachi Ltd), dans le cadre du suivi de leur projets d’investissement en France et du dernier Sommet Choose France.
C.G
* Allemagne, Canada, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni, Union européenne.