Mauvais signal ou faiblesse passagère ? L’année 2015 a commencé par un creusement du déficit de la balance commerciale de quelque 430 millions d’euros, portant le déficit mensuel à – 3,7 milliards d’euros en janvier 2015, selon les chiffres publiés ce matin par la Douane. Les exportations ont en effet reflué de – 2,5 % (après + 1,8 % en décembre), plus rapidement que les importations (- 1,3 % après + 2,0 %). L’an dernier, le déficit cumulé sur 12 mois s’est établit à – 53,5 milliards d’euros, en fort repli par rapport à l’année 2013 (- 60,7 milliards) grâce à la baisse de la facture énergétique.
Le coup de faiblesse des exportations, malgré la baisse du taux de change de l’euro par rapport au dollar, est principalement dû aux fluctuations des échanges aéronautiques, qui ont été « particulièrement importantes en janvier », selon la Douane. « Après le record de décembre, les livraisons définitives d’airbus s’inscrivent ainsi en très fort repli pesant sur le montant des exportations aéronautiques (- 750 millions d’euros) » alors que les achats ont été dynamiques. Également en cause, le recul des exportations de produits chimiques et pharmaceutiques dans l’Union européenne (UE).
En revanche, bonne nouvelle, le déficit énergétique a continué à se réduire « dans un contexte de réduction des prix ». Mais certains secteurs industriels marquent aussi des signes de dynamisme. La balance commerciale s’est ainsi améliorée aussi pour l’industrie navale (livraison d’un navire pétrolier offshore à l’Angola) et l’industrie automobile (hausse des ventes de véhicules). Enfin, la fermeté des ventes de machines industrielles a favorisé l’émergence d’un excédent dans cette branche, pour l’instant modeste avec quelques millions d’euros.
Toujours selon la Douane, par zone géographique, le solde se détériore vis-à-vis de l’UE du fait d’un net recul des exportations (aéronautique, chimie, pétrole raffiné et boissons) et d’une hausse des importations. La dégradation est également très marquée avec le Proche et Moyen-Orient, après les exceptionnelles ventes d’airbus de décembre. Enfin, vers l’Asie, l’augmentation du déficit tient à de moindres livraisons d’airbus et de produits chimiques. En revanche, le déficit se réduit fortement vis-à-vis de l’Afrique (réalisation de grands contrats aéronautiques et navals, conjugués à de moindres achats énergétiques). La balance commerciale s’améliore également vis-à-vis de l’Europe hors UE (recul des approvisionnements énergétiques) et de l’Amérique (livraisons d’airbus et plus).