Le déficit commercial s’accroît. Du fait d’un nouveau recul des livraisons aéronautiques auquel s’est ajouté un retrait des ventes de produits chimiques, de produits pétroliers raffinés, de céréales et d’équipements industriels, le déficit de la balance commerciale de la France s’est encore creusé en août pour atteindre – 5,78 milliards d’euros contre – 5,53 milliards en juillet, selon les derniers chiffres de la Douane publiés le 9 octobre.
Cette détérioration du solde commercial français est en partie imputable au recul des exportations qui ont continué à se replier en août pour atteindre 35,63 milliards d’euros, contre 36,11 milliards en juillet et 36,60 milliards en juin.
« Le nouveau repli des exportations, ont indiqué les douanes, est, comme en juillet, à mettre au compte d’un très faible niveau des ventes définitives d’Airbus.» Le secteur aéronautique français a en effet souffert de moindres livraisons à l’extérieur de l’Union européenne (UE), notamment vers l’Asie. En août, les livraisons d’Airbus ont ainsi atteint 1,19 milliard d’euros pour 13 appareils (dont deux A380), contre 1,99 milliard d’euros pour 25 appareils (dont trois A380) en juillet.
Les exportations de produits chimiques, précisent la Douane, « fléchissent, tandis que les importations augmentent, de sorte que l’excédent se réduit.» La hausse des importations est notamment liée à un important approvisionnement en uranium enrichi auprès de la Russie et à la fermeté des achats aux Etats-Unis. Après de fortes poussées en juillet, les ventes de produits pétroliers raffinés sont retombées vers l’Europe hors UE (Suisse, Gibraltar et Turquie), le Nigeria et les Etats-Unis.
S’agissant du secteur agricole, les ventes de céréales ont diminué nettement vers les Pays-Bas (maïs et orge), l’Afrique du Nord -où les livraisons de blé à l’Algérie ont été moins élevées qu’attendues-, la Chine et l’Arabie saoudite (orge et blé).
Quant au secteur des machines industrielles, il voit son solde se creuser de manière significative sous l’effet conjugué d’une baisse plus modérée et généralisée des exportations et d’une reprise des importations depuis l’UE (Allemagne, Royaume-Uni et Pays-Bas).
S’agissant des importations, elles ont continué à diminuer en août mais de façon moins prononcée. Au total, elles se sont élevées à 41,41 milliards d’euros en légère baisse par rapport à juillet (41,65 milliards). Les achats français ont notamment montré une tendance à la baisse dans l’automobile, les hydrocarbures et la pharmacie.
« Le déficit de l’industrie automobile se réduit, essentiellement du fait d’un repli des achats de véhicules automobiles après trois mois de hausse », ont ainsi commenté les douanes.
Une diminution des approvisionnements a également été observée dans les hydrocarbures naturels, permettant de contrebalancer la légère hausse des exportations survenue en août. De leur côté, les achats de produits pétroliers se sont stabilisés : soutenus à destination de l’Amérique (Canada, Etats-Unis), de l’Afrique (Algérie, Egypte) et de l’Asie (Corée, Inde, Singapour), ils ont diminué vers la Russie, l’UE (Belgique, Royaume-Uni et Pays-Bas) et le Proche et Moyen-Orient (Koweït, Arabie saoudite, Emirats arabes unis).
Après la hausse du mois de juillet, le volume des approvisionnements en pétrole brut est lui aussi retombé. Les achats, ont rapporté les Douanes, ont fléchi fortement auprès de l’Afrique (Nigeria, Algérie et Tunisie notamment), du Proche et Moyen-Orient (Emirats arabes unis, Irak), de la Norvège et du Mexique.
Enfin, dans l’industrie pharmaceutique, les douanes observent également un repli des importations en provenance notamment de l’UE (Belgique, Irlande et, à moindre niveau, Italie) et des pays tiers (Suisse, Singapour, Chine et Canada).
V. A.
Pour aller plus loin :
Consultez l’étude mensuelle de la Douane sur le commerce extérieur en fichier Pdf attaché