Le déficit commercial de la France s´est creusé en octobre pour atteindre 4,39 milliards d´euros, contre 2,8 milliards d´euros en septembre, selon les chiffres publiés par les Douanes le 9 décembre. Une mauvaise performance due à la baisse des exportations (- 1,3 % à 28,26 milliards d´euros), conjuguée à la hausse des importations (+ 3,9 % à 32,65 milliards d´euros). Ce bilan cache pourtant quelques bonnes surprises du côté des exportations.
L´envolée des importations est en grande partie imputable à la reprise des achats industriels – qui ne se limitent plus aux produits de l´automobile, mais touchent également les approvisionnements en biens intermédiaires – et, surtout, à la facture énergétique. Le montant des achats d´hydrocarbures naturels a en effet bondi de 10 % entre septembre et octobre, les hausses les plus significatives concernant la CEI (Russie, Kazakhstan et Ouzbékistan) ainsi que l´Angola.
Du côté des exportations, malgré un léger repli des ventes de l´aéronautique, les équipements de transports restent dynamiques, tout comme, grippe A oblige, les ventes de produits pharmaceutiques. Le fléchissement des exportations provient donc de la baisse des exportations des autres produits industriels. Pourtant, certains secteurs et certaines destinations ont enregistré de bonnes performances en octobre.
C´est le cas des boissons alcoolisées dont les exportations à destination du Royaume-Uni et de l´Asie ont augmenté. Les exportations de produits agricoles ont également été vigoureuses en octobre, en particulier le maïs (vers l´Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l´Irlande) ainsi que les fruits et légumes (à destination de l´Espagne et de l´Italie).
Par destination, les exportations vers les Etats-Unis ont cessé de reculer et ont même enregistré une augmentation des ventes de produits chimiques et… d´œuvres d´art. Le Moyen Orient connaît lui aussi un regain d´achats de produits français, certes tirés à la hausse par les livraisons aéronautiques. Les exportations de produits sidérurgiques ont ainsi augmenté à destination du Qatar et de l´Irak. L´Arabie Saoudite a par ailleurs augmenté ses achats de produits pharmaceutiques français.
Reste que, malgré ces quelques bonnes nouvelles, le commerce extérieur français a globalement rechuté en octobre. Une situation qui contraste fortement avec celle de l´Allemagne, premier partenaire commercial de la France, où l´excédent commercial est en nette amélioration du fait d´une poussée des exportations.
Sophie Creusillet