Mois après mois, le commerce extérieur s’améliore. Le fait nouveau, au premier trimestre, est que la contribution de l’industrie est plus significative que celle de la balance énergétique selon les dernières statistiques publiées par la Douane française.
Le mois de mars 2024 confirme la tendance des mois précédents : le solde commercial est en hausse de 0,4 milliard d’euros (Md EUR) ramenant le déficit mensuel à – 5,7 Md EUR après six mois d’améliorations successives. Les exportations ont progressé de + 0,9 Md (51,5 Md), soit mieux que les importations (+ 0,5 Md, à 57,2 Md).
Sur l’ensemble du premier trimestre (T1), la tendance est donc positive, même si le déficit commercial est encore loin d’être résorbé. Le solde trimestriel (FAB/FAB) est en hausse de 2,7 Md EUR par rapport au trimestre précédent, ramenant le niveau du déficit trimestriel à -17,6 Md EUR. Sur les trois premiers mois de l’année, les exportations (FAB) ont progressé de +0,7 % par rapport au trimestre précédent, à 151,7 Md EUR, alors que les importations (FAB) ont diminué de -0,9 %, à 169,2 Md EUR.
Sur 12 mois, le déficit commercial FAB/FAB s’établit à -87,6 Md EUR, soit une amélioration spectaculaire de +71,2 Md EUR. Rappelons qu’en 2023, le solde FAB/FAB était encore proche de – 100 Md EUR (-98,5 Md EUR), après une année 2022 catastrophique en raison de l’explosion de la facture énergétique (-162,5 Md EUR).
Quels sont les moteurs de cette tendance positive ?
Secteurs en forme : Agroalimentaire, chimie, parfums et cosmétiques
D’après l’analyse de la Douane, c’est moins la baisse des prix des importations et de la facture énergétique que le regain de dynamisme des exportations de l’industrie qui a tiré la tendance au T1 2024. « La diminution des importations totales en valeur s’explique pour moitié par la baisse des approvisionnements énergétiques [-5 %], en particulier en hydrocarbures naturels, et pour moitié par les produits manufacturés [-0,7 %], notamment les machines et les produits pharmaceutiques. »
En revanche, le rebond des exportations est sensible après deux trimestres de régression : au T1 2024, cette progression s’explique essentiellement par « celles des volumes », « les prix étant quasi stables sur la période » observe la Douane. Autrement dit, les exportateurs ont accru leurs ventes de produits.
Dans le détail, ce sont surtout les produits industriels qui ont pesé sur cette évolution positive. Avec une hausse de + 0,8 % (à 135,8 Md EUR), alimentée par l’augmentation des ventes de produits agroalimentaires (+1,9 % à 15,9 Md EUR), les « produits manufacturés » ont été dynamiques, les exportations d’équipements mécaniques, électroniques et informatiques étant pour leur part en repli de – 3,4 % (27 Md EUR).
La catégorie « autres produits industriels » a également été très dynamique avec une hausse de 3,8 % des exportations, à 64,2 Md EUR. Les seuls « produits chimiques, parfums et cosmétiques » ont progressé de + 7 %, à 19,9 Md EUR.
Enfin, dernier secteur contributeur à cette hausse des exportations, mais dans une moindre mesure, les produits agricoles ont également connu un rebond de leurs ventes : +10,1 %, à 5,2 Md EUR sur les trois premiers mois de l’année. D’après la Douane, ces ventes ont été tirées à la hausse en valeur par les livraisons de blé, méteil et maïs vers la Chine, le Maroc, l’Algérie et l’Allemagne.
En revanche, les exportations de « matériels de transports » ont pour leur part reculé de -2,3 % (28,6 Md EUR), plombées par le recul des ventes automobile (-2,3 %, à 13,6 Md) et les navires et bateaux (-65,9 % à 0,4 Md), les ventes aéronautiques étant, elles en hausse de 3,8 % (14,2 Md EUR).
Par grandes zones géographique, les soldes commerciaux sont en amélioration avec l’Asie (-9,7 Md EUR, soit + 3,6 Md), l’Afrique (-1,1 Md, soit +1,2 Md EUR) et l’Europe hors Union européenne (+2,7 Md EUR, soit +0,7 Md, dont un excédent de +2,8 Md avec le seul Royaume-Uni). En revanche, les soldes commerciaux se dégradent avec l’UE (- 9 Md EUR, soit -0,8 Md), l’Amérique (-1,2 Md EUR, soit -0,7 Md) et le Proche et Moyen-Orient (+0,5 Md EUR, soit -0,3 Md).
D’après la Douane, la part de marché de la France dans les exportations mondiales est restée stable, celles-ci ayant progressé « au même rythme » que la demande moniale adressée à la France, soit +0,4 %. De même source, « depuis mi 2022, la France a regagné une partie des parts de marché perdues pendant la crise de la Covid ».
CG
*La note d’analyse de la Douane pour le T1 2024 est dans le document attaché à cet article.