Les exportations de biens ont augmenté de 500 millions d’euros en moyenne mobile sur trois mois entre février et mars, selon les dernières statistiques de la Douane. Sur le premier trimestre de l’année, le solde commercial s’améliore en raison de la baisse des importations.
Bonne nouvelle : après une poussée de 2,4 milliards d’euros (Md EUR) en février, le solde commercial de la France a continué de s’améliorer en mars (+ 1,5 Md EUR) pour s’établir à – 8,4 Md EUR, son niveau le moins dégradé depuis plus d’un an et demi. Les importations ont poursuivi leur baisse (- 1 Md EUR), pour atteindre 59,3 Md EUR. Dans le même temps, les exportations ont progressé de 0,5 Md EUR pour s’établir à 50,9 milliards d’euros.
Toutes les grandes composantes de la balance commerciale se sont améliorées. Le solde énergétique continue de s’améliorer en augmentant de 0,9 milliard d’euros (après + 1,9 milliard), sous l’effet de la baisse des importations d’énergie (- 0,9 Md EUR), les exportations d’énergie restant stables ce mois-ci. De même, le solde des échanges de biens d’investissement s’améliore de 0,4 Md EUR, celui des biens intermédiaires de 0,2 Md EUR et celui des biens de consommation de 0,1 Md EUR.
Depuis le mois de février, le solde commercial cumulé sur 12 mois se redresse et a atteint – 159,7 Md EUR en mars. Sur l’ensemble des trois premiers mois de l’année, il s’est fortement amélioré (+ 11,9 Md EUR), un rythme près de deux fois supérieur au trimestre précédent (+ 6,3 Md EUR).
Cette amélioration trimestrielle, la plus importante depuis au moins 2000, résulte d’importations qui diminuent plus rapidement que les exportations dans un contexte de nette baisse des approvisionnements en énergie. L’amélioration du solde s’explique donc principalement par la réduction de la facture énergétique, comme au trimestre précédent.
Solde par produits au T1 2023
(en Md EUR, y compris matériels militaires)Ensemble (CAF/FAB) : – 35,8 (+ 12,4)
– Produits de l’agriculture : + 0,3 (- 0,9)
– Energie : – 19,2 (+10,3)
dont hydrocarbures naturels : – 14,4 (+ 5,1)
Produits pétroliers raffinés : – 5,1 (+ 3,5)
Electricité : + 0,3 (+ 1,7)– Produits manufacturés : – 16,7 (+ 3)
dont industries agroalimentaires : + 1,3 (+ 0,2)
Equipements mécaniques, électroniques et informatiques : – 10,1 (+ 0,9)
Matériels de transport : + 0,1 (- 0,9)
[Automobile (- 5,3); aéronautique-spatial (+ 6,3); navires et bateaux (- 0,1)]– Autres produits industriels : – 7,8 (+ 2,9)
dont chimie-parfums-cosmétiques : + 4,1 (+ 1,5)
Tendance baissière des exportations
Au premier trimestre 2023, les exportations françaises ont légèrement diminué (- 1,6 %, à 151,2 Md EUR). La baisse observée le trimestre précédent (- 0,9 %) se confirme donc ce trimestre après une période de hausse ininterrompue depuis le troisième trimestre 2020.
Un peu moins de 40 % de la baisse des exportations est portée par celle des produits de l’agriculture (- 16,1 %). Les ventes de blé s’inscrivent en effet en nette baisse après leur niveau record du second semestre 2022, sous le coup d’une diminution des quantités exportées vers l’Égypte et la Chine et d’une baisse du prix du blé de 10 % au niveau mondial. Malgré cette diminution, les exportations des produits agricoles demeurent à un niveau inégalé entre 2000 et 2021.
Les exportations de produits manufacturés contribuent à la baisse des exportations globales, dans une proportion égale à celle des produits agricoles. Leur diminution (- 0,7 %) est portée par les « autres produits industriels », notamment les produits métallurgiques et métalliques (- 3,9 %) et le bois, papier, carton (- 8,7 %). Ces secteurs figurent parmi les plus consommateurs d’énergie. La baisse de leurs ventes à l’étranger est davantage due à la diminution des volumes qu’à celle des prix.
Evolution des exportations au T1 2023
(en Md EUR, y compris matériels militaires)Ensemble (CAF/FAB) : 151,2 (- 1,6 %)
– Produits de l’agriculture : 4,9 (- 16,1 %)
– Energie : 10,5 (- 2,1 %)
– Produits manufacturés : 132,1 (- 0,7 %)
dont industries agroalimentaires : 15,7 (+ 0,4 % )
Equipements mécaniques, électroniques et informatiques : 27,3 (+ 0,3 %)
Matériels de transport : 26,9 (- 0,6 %)
[Automobile 13,7 (+ 5,9 %); aéronautique-spatial 12,4 (+ 6,4 %); navires et bateaux 0,4 (- 79,2 %)]– Autres produits industriels : 62,1 (- 1,4 %)
dont produits métallurgiques et métalliques : 9,6 (- 3,9 %)
Bois-papier-carton : 2,6 (- 8,7 %)+ 4,1 (+ 1,5)
L’aéronautique et l’automobile en hausse
Les exportations de matériel de transport sont globalement en léger recul (- 0,6 %). Celles de navires et de bateaux dévissent (- 79,2 %) en contrecoup des ventes exceptionnellement élevées de paquebots le trimestre précédent, et retrouvent leur niveau moyen de 2000-2021.
La baisse des ventes de navires et bateaux est en grande partie compensée par l’augmentation des exportations d’automobiles (+ 5,9 %) et de produits aéronautiques (+ 6,4 %). Le niveau de ces dernières reste cependant situé aux trois quarts de leur valeur d’avant la crise sanitaire.
La baisse restante des exportations globales s’explique par l’énergie (-2,1 %). Elle est d’abord tirée par la diminution des exportations de produits pétroliers raffinés (-15,6 %). Les exportations d’électricité diminuent également (- 11,7 %) mais demeurent à un niveau inégalé avant 2021. A l’inverse, les exportations d’hydrocarbures naturels progressent (+ 11,1 %), tirées par des ventes dynamiques de gaz naturel gazeux vers l’Italie, l’Allemagne et la Suisse.
S.C.
L’analyse détaillée des chiffres trimestriels du commerce extérieur par la Douane sont dans le document joint à cet article ci-après.