Les marchés générés par les évènements sportifs sont très porteurs pour les entreprises françaises, a expliqué le directeur
général d’Ubifrance, Christophe Lecourtier, lors d’une rencontre le 29 mars à
Paris détaillant les opportunités en Russie, au Brésil et au Qatar.
De fait, le sport représente un large secteur d’activités
avec tout ce qui est induit : équipements (stades), infrastructures de
transport (routier, ferroviaire, maritime et aérien) et services (évènementiel,
architecture, hôtellerie/restauration, sécurité). Ce business sportif apporte
d’importantes retombées économiques et un rayonnement international, dont les
entreprises françaises doivent profiter.
Trois pays, trois
zones d’opportunités
La Russie,
pays d’accueil de quatre futurs grands événements sportifs mondiaux, tente
ainsi de montrer son ouverture aux investisseurs. En 2013, la république du
Tatarstan accueillera les Universiades d’été (budget 8,5 milliards d’euros) et en
2014 les JO d’hiver se dérouleront dans l’ancienne station balnéaire de Sotchi.
La ville devra être reconstruite à 90 % et deux clusters de sport sont en cours
de réalisation. « Mais il reste des opportunités à saisir dans
l’hôtellerie, la sécurité et les structures temporaires », explique
Anatole Miriouk du bureau Ubifrance à Moscou. En 2016, les championnats du
monde de hockey auront lieu à Moscou et Saint Petersbourg, avec un besoin de
rénovation des stades. Deux villes qui accueilleront deux ans plus tard, en
2018, la Coupe
du monde de football, sur un total de 13 villes et avec un budget de 30
milliards de dollars d’investissement.
Autre continent, autres opportunités : le Brésil. La Coupe du monde de foot de
2014 est le prochain rendez-vous d’envergure avec 12 villes d’accueil. Les
investissements sont estimés à 15 milliards de dollars pour les stades, la
mobilité urbaine, les télécoms mais aussi la santé (ambulances). Les principaux
enjeux du pays étant de combler le manque d’hôtels, d’augmenter la capacité d’accueil
des aéroports qui sont saturés, et d’assurer les flux et la sécurité des 140
millions de consommateurs présents pour les 30 jours de coupe.
Pour le Qatar enfin, le sport est au cœur de la stratégie de
l’Emirat et c’est même la passion de la famille royale, selon les dires de
l’ambassadeur de France au Qatar Jean-Christophe Peaucelle. Ce petit pays, miné
par la faiblesse numérique de sa population (2 millions d’habitants, dont
seulement 200 000 nationaux), souhaite faire face aux difficultés de
ressources humaines pour poursuivre un projet. « Une entreprise doit être
très réactive et ne pas se décourager », conseille l’ambassadeur.
La
perspective de 2022 se prépare dès aujourd’hui car « tout est à
construire ». Avec 100 à 120 milliards de dollars d’investissements, les
besoins sont colossaux : construction de neuf stades, d’hôtels, et de
transports publics, qui sont pour l’instant inexistants à Doha, la capitale. En
outre, le port est très faible comparé à celui de Dubaï et doit être modernisé.
Un véritable challenge logistique où tous les matériaux devront être importés. Et
l’autre secteur fondamental est celui des énergies renouvelables et de l’eau.
Ce pays riche est un gros émetteur de Co2 et désire progresser sur ces points. Ainsi,
pour pénétrer le marché, l’ambassadeur conseille de viser les niches et surtout
de trouver un partenaire local pour répondre aux appels d’offres qataris. Car si 2022 est la ligne d’horion avec la Coupe du foot, il y a
d’autres évènements avant : en 2015 le Qatar reçoit le championnat du
monde de handball et s’est porté candidat pour les JO de 2020.
Fédérer l’offre
française à l’export
L’important est de ne pas s’aventurer en solitaire vers ces
destinations porteuses. Ces pays organisateurs sont de plus en plus preneurs d’une
offre organisée, « clef en main », et non d’une juxtaposition
d’offres. D’où l’importance de rassembler et promouvoir une offre française,
une véritable filière du sport à l’export. Ceci afin de mieux faire face aux
difficultés d’accès au marché, aux questions juridiques et réglementaires et
même aux distorsions de concurrence avec les pays émergents.
Parallèlement, il convient aussi de valoriser le
savoir-faire français. Jacques Lambert, président organisateur de l’Euro 2016,
explique que les entreprises françaises doivent anticiper ce genre de
rencontres sportives et inscrire leur projet dans la continuité. « Il faut
se demander quels évènements dans le monde sont accessibles à notre entreprise
et où la concurrence permet de se positionner. » Faire une étude de marché
sur les coûts, les risques, les retours sur investissements. En outre,
l’entreprise doit être suffisamment compétitive dans son métier pour se
confronter aux concurrents du pays hôte. « La pugnacité est indispensable »,
souligne Jacques Lambert. Et ne pas oublier qu’aucun évènement sportif ne se
ressemble, d’où la nécessité de s’adapter et de renouveler son expertise à
chaque fois.
Alix Cauchoix
MOCI Pratique :
Ubifrance a mis en place en 2003 une cellule dédiée aux grands évènements sportifs
internationaux, avec plus de 400 entreprises françaises recensées.
Contact:
Chef de projet, Viviane Silberstein : tél. :01 40 73 37 19, [email protected]
Chargée d’opérations, Vanessa Prêteux, tél. :01 40 73 36 41, [email protected], http://www.ubifrance.fr/default.html
Prochaines missions Ubifrance en rapport avec le sport:
Russie: Mission collective « Coupe du monde de football 2018, du 14 au 15 juin
Brésil: Colloque « Préparer la Coupe 2014 et les JO Rio 2016 », en octobre
Qatar: Salon Aspire4sport, en novembre
Maroc: Rencontres infrastructures sportives, en septembre
Italie: Rencontres Expo Milano 2015, en décembre
Renseignements: [email protected]
Pour en savoir plus:
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