Si les perspectives en matière de transports urbains sont assez claires dans le cas de Medellín (Lire notre article dans la Lettre confidentielle)*, il n’en va pas de même pour le métro de la capitale de la Colombie, Bogota.
Le maire sortant, Gustavo Petro, a laissé un projet pratiquement bouclé et assorti d’une promesse de financement partiel du gouvernement central : 9 650 milliards (Mds) de pesos (2,7 Mds d’euros), soit 70% du coût total. Le futur maire, Enrique Peñalosa, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2016, a décidé de revoir le projet. Au lieu d’une 1e ligne de métro de 17 km totalement souterraine, le nouveau mandataire souhaite que celle-ci soit, au moins partiellement, en surface, afin de réduire les coûts et rentrer dans l’enveloppe prévue.
Parmi les arguments du nouveau maire, la dévaluation du peso depuis mai 2015 (-24%) rend non viable le projet, compte tenu de l’importance de la part importée (matériel roulant notamment). Déjà maire de Bogota entre 1998 et 2001, Enrique Peñalosa a toujours été opposé au métro et a défendu la solution des BRT, les bus articulés. Face aux critiques de ses détracteurs, il affirme désormais vouloir mener à bien le projet de la 1e ligne et s’y est engagé publiquement. Mais la volonté de réaliser une partie du projet en surface va obliger à revoir les études et crée une incertitude nouvelle en ce qui concerne le calendrier de réalisation. Le dernier échéancier connu prévoyait un démarrage des travaux en 2017 pour une mise en service en 2022.
Daniel Solano
*Colombie/transports urbains : le secteur reste porteur à Medellín pour les entreprises françaises