La Coface présente un chiffre d´affaires consolidé de 1,563 milliard d´euros pour l´année dernière, en progression de 3,8 %. Alors que la progression n´a été que de 1 % en Europe, la Coface affirme tirer partie de sa position de premier assureur crédit en Amérique latine et en Asie.
De fait, dans les Amériques (12,11 % du CA consolidé) la progression a été de 15 %. En Asie (8,56 % du CA consolidé), elle a été encore plus ferme à 36 % (base courante). L´activité d´assurance (75,8 % du chiffre d´affaires) a progressé de 4 %. Les services (17,6 % du CA) et l´affacturage (6,5 %) n´ont augmenté que de 2 %, essentiellement en raison du rachat de sociétés au Danemark et en Autriche.
Ce résultat positif s´explique par plusieurs raisons. Jérôme Cazes, directeur général de la Coface, assume la formule d´«être malthusien». De fait, si le nombre de contrats en euros a augmenté de 25 % l´année dernière, 11 % des contrats (soit un peu plus de 1000) ont été résiliés.
Au total, la Coface se félicite que plus du tiers de son portefeuille ait été renouvelé, tout en affirmant avoir maintenu le soutien à ses clients puisque l´encours des garanties à fin 2009 était identique à celui de fin 2007 (370 milliards d´euros). Elle assume qu´elle a cherché à diminuer les risques sur les mauvais débiteurs et que 17 % des risques qui auparavant n´étaient pas notés l´ont été l´an passé.
Autre effet positif, ce qui est qualifié de «retarification», c´est-à-dire une hausse des tarifs qui a impacté positivement le chiffre d´affaires (de 6 %). Evidemment, le ratio de sinistres à primes a été lourd en 2009 (108 % sur le marché français, 95 % à l´export), même si la Coface observe un diminution continue sur les derniers mois.
La Coface s´affirme solide financièrement puisque Natixis, son actionnaire, a augmenté son capital de 50 millions d´euros, somme à laquelle s´ajoutent 175 millions supplémentaires (décision intervenue en décembre). Coface reconnaît qu´elle avait une image de «boîte noire» par le passé.
Aussi, elle se veut dorénavant plus transparente (accès gratuit pour ses 30 000 assurés aux notations de leurs clients, estimation permanente des garanties par rapport à la prime payée, etc.). Mais on peut deviner en filigrane une réévaluation des primes si on en juge par le fait que Coface estime ne vouloir prendre aucun risque marginal avec des taux de prime de 2 pour 1000 et qu´elle juge «raisonnable» de parvenir à 1 % de prime sur des entreprises classées simple B, ce qui lui offrira aussi une clientèle plus large.
Quant à son avenir, la compagnie ne nie pas que Natixis, et son propriétaire BPCE, sont en plein brainstorming sur l´actionnariat de Coface». D´autant que la future réglementation bancaire, dite de Bâle III, rendra plus chère pour une banque de détenir un assureur. Une décision interviendra dans six à neuf mois qui peut être aussi bien la mise en bourse que le maintien du statu quo, selon la Coface.
Jean-François Tournoud