L’indication géographique « Bordeaux » est enfin reconnue par les autorités chinoises ! Une excellente nouvelle pour la filière des vins bordelais à l’export, et une avancée significative pour les défenseurs d’un système de protection des indications géographiques. Cette décision qui faisait l’objet de discussions depuis 2011 vient d’être annoncée pendant la visite officielle en France du Premier ministre chinois Li Keqiang (voir notre article). Elle vise à protéger des contrefaçons les vins bordelais commercialisés en Chine.
Une nouvelle aussitôt saluée par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du tourisme, et des Français de l’étranger, qui estiment dans un communiqué conjoint qu’« il s’agit là d’une avancée historique pour la protection des appellations bordelaises en Chine ». En effet, parallèlement à l’annonce de la reconnaissance de l’indication géographique « Bordeaux », les 45 appellations bordelaises de vin tranquille rattachées à l’appellation « Bordeaux » ont été publiées, « ce qui devrait aboutir sous deux mois à leur protection effective », précise le communiqué.
Une discussion plus globale, informe le communiqué, a également été engagée avec la Chine dans le cadre de la Conférence de Lisbonne, où des discussions sont en cours afin d’aboutir à la reconnaissance mutuelle entre l’Union européenne (UE) et la Chine d’une centaine d’indications géographiques des deux blocs. Rappelons en effet que pour l’heure, l’Arrangement de Lisbonne, texte qui prévoit la protection des appellations d’origine enregistrées à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), ne recense que 28 États membres. Ces derniers s’engagent à protéger sur leurs territoires les appellations d’origine des produits des autres membres. Outre l’absence de géants mondiaux comme la Chine ou les États-Unis, les poids lourds de l’UE comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni ne sont pas membres.
La reconnaissance des indications géographiques dans des grandes négociations internationales ou dans les accords de libre-échange en cours de discussion entre l’UE et plusieurs pays comme les États-Unis constitue un cheval de bataille de la France. Celle-ci a fait figurer les indications géographiques au premier plan des négociations entre l’UE et les États-Unis sur le Partenariat transatlantique (TTIP/Transatlantic Trade and Investment Partnership).
La visite du Premier ministre chinois a par ailleurs permis à l’entreprise française spécialisée dans la production de poudre de lait, l’Union laitière de la Venise verte (ULVV) de retrouver l’agrément l’autorisant à exporter en Chine. L’entreprise de charcuterie Bernaudeau Salaisons a, pour sa part, obtenu son « agrément technique » pour expédier ses spécialités vers l’Empire du Milieu.
Venice Affre
Pour prolonger :
– Agroalimentaire : la charcuterie française entre (enfin) en Chine
– Chine : Pékin s’ouvre à la charcuterie et la viande de porc et de poulet françaises
– TTIP/France : Paris veut plus sur les indications géographiques et les marchés publics
– Commerce/Réglementations : les indications géographiques entrent dans le système de protection international