Bonne nouvelle pour la charcuterie française, l’obtention d’un agrément définitif afin d’autoriser les exportations de saucisson en Chine vient d’être annoncée pendant la visite d’État en France du président chinois Xi Jinping. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire, ont reçu le 26 mars Zhi Shuping, le ministre chinois de la Quarantaine, qui supervise la General Administration of Quality Supervision, Inspection and Quarantine (AQSIQ).
D’après un communiqué de presse du ministère français de l’Agriculture, le 26 mars, les autorités chinoises ont d’ores et déjà décidé d’ouvrir leur marché à trois sociétés françaises productrices de charcuterie, qui viennent de recevoir l’agrément sanitaire qui leur est indispensable pour livrer de la charcuterie en Chine.
Il s’agit de Salaisons et Conserves du Rouergue, qui produit principalement du saucisson sec dans l’Aveyron ; Broceliande, dont la spécialité est le jambon cuit dans le calvados, et Haraguy, un producteur de jambon de Bayonne. Le groupe Delpeyrat a, pour sa part, obtenu l’agrément de son site de production d’Aïcirits, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, afin d’exporter son jambon de Bayonne en Chine.
L’agrément de plusieurs autres entreprises est en cours d’évaluation par les autorités françaises et chinoises. Les deux ministres français ont, par ailleurs, demandé aux autorités chinoises de finaliser la procédure, afin que les exportations de charcuterie puissent démarrer avant le salon de l’alimentation de Shanghai en mai prochain.
Les producteurs de viande de porc et de poulet peuvent être rassurés. Les autorités chinoises ont publié la liste d’entreprises françaises pouvant désormais exporter de la viande de porc et de poulet sur le marché chinois. Pour le poulet : Duc (Hérault et Yonne), LDC Sablé (Sarthe), Doux (Finistère) et Cavol LDC (Sarthe). Et pour la viande porcine : Socopa Viandes (Finistère et Ille-et-Vilaine), Gatine Viande (Ille-et-Vilaine), Kerméné (Côtes-d’Armor), Bernard (Morbihan), Cooperl (Côtes-d’Armor et Ille-et-Vilaine), AIM (Manche), Gad (Finistère et Morbihan), Abera (Ille-et-Vilaine), SAS Loudéac Viandes (Côtes-d’Armor) et SAS Fipso Industries (Pyrénées-Atlantiques). D’après l’Interprofession nationale porcine (Inaporc), ce marché chinois représente aujourd’hui pour la France 80 000 tonnes de viande.
En matière de génétique animale, les exportations de porcs reproducteurs français se trouvent confortées par la signature d’un protocole sanitaire révisé par les ministres Stéphane Le Foll et Zhi Shuping.
En ce qui concerne la viande bovine tricolore, pour l’heure, sous embargo chinois, un groupe de travail bilatéral sera mis en place sur le sujet, ont indiqué les deux ministres.
Le secteur de la viticulture n’est pas en reste, un accord a été trouvé entre les professionnels européens et chinois (voir la Lettre confidentielle n° 94). Il permet la suspension de l’enquête anti-dumping diligentée par la Chine en juillet dernier qui aurait pu conduire les professionnels français à devoir s’acquitter d’une taxe additionnelle sur les marchés chinois. Enfin, la rencontre a permis de conduire à l’ouverture de la procédure de reconnaissance de l’indication géographique bordeaux, qui fait suite à la reconnaissance déjà effective des appellations champagne et cognac.
V. A.