Les restrictions sanitaires aux voyages des étrangers instaurées jusqu’à présent par la Chine sont devenues un casse-tête pour les voyageurs d’affaires, les expatriés et leurs familles. Face aux difficultés que rencontrent les expatriés français dans leurs déplacements internationaux, le service économique de l’Ambassade de France en Chine et la CCI France-Chine les appelle à se recenser.
Depuis l’annonce du « travel ban » par les autorités chinoises le 5 novembre 2020, les ressortissants en provenance de France, titulaires de visas ou de permis de séjour en cours de validité, ne peuvent plus entrer en Chine.
Il est néanmoins possible d’effectuer une nouvelle demande de titre de séjour, suspendu à la délivrance par le ministère des Affaires étrangères chinois d’une « PU letter », une lettre d’invitation pour motif urgent. Problème : elle n’est pas toujours délivrée et n’inclut pas les ayant-droit.
Et le parcours du combattant de s’arrête pas là pour les expatriés souhaitant rendre visite à leurs proches en France. Les conditions de délivrance d’une autorisation d’embarquement sont en effet peu lisibles et, même avec le précieux sésame en poche, encore faut-il trouver un vol. En effet, depuis la fin mars 2020, l’aviation civile chinoise a considérablement réduit leur fréquence : une compagnie chinoise ne peut plus effectuer qu’une seule liaison hebdomadaire depuis la Chine vers un pays tiers.
En outre, à partir de cinq cas positifs au virus du SARS-CoV-2 détectés sur un même vol, les compagnies doivent choisir entre une suspension de deux semaines et la réduction de la capacité à 40 % pendant quatre semaines, option choisie par Air France.
Interventions de Bruno Le Maire et Franck Riester
Bref, une situation compliquée pour les expatriés souhaitant sortir de Chine ou la rejoindre après un séjour en France. Pour débloquer cette situation, le gouvernement français a saisi le taureau par les cornes.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire (le 27 mai) et le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester (le 25 mai) ont organisé des entretiens bilatéraux avec leurs homologues chinois pour trouver une issue. Une initiative efficace puisque selon les termes employés par la CCI France-Chine à ses membres « la partie chinoise semble montrer une certaine ouverture à la poursuite d’une discussion opérationnelle sur ces sujets ».
Pour appuyer ces échanges, les membres de communauté d’affaires française en Chine et leurs familles sont donc appelée à se recenser auprès de la CCI ([email protected]) et du service économique de l’Ambassade de France ([email protected]) et à faire part de leurs difficultés avant le 10 juin.
Inquiétudes face à de nouveaux cas d’infection au coronavirus
Ces discussions entre autorités chinoises et françaises interviennent au moment où la situation sanitaire donne quelques signes d’inquiétude en Chine.
Samedi 29 mai, un quartier de Canton, ville portuaire de 15 millions d’habitants au nord-est de Honk Kong, a été confiné suite à l’apparition d’un nouveau cluster. 700 000 personnes doivent être testées d’ici mercredi prochain.
Non loin de là, à Shenzhen, l’augmentation des cas de Covid-19 parmi le personnel du terminal à conteneurs de la zone de Yantian a conduit les autorités à interrompre une partie des opérations du terminal à conteneurs. Depuis la semaine dernière, ce terminal n’accepte plus les containers destinés à l’export et a fermé trois postes de mouillage.
A suivre…
Sophie Creusillet