Les entreprises françaises implantées en Chine ont majoritairement confiance dans l’avenir, selon les résultats d’un sondage effectué auprès de 111 d’entre elles en septembre que vient de publier la Chambre de commerce et d’industrie France Chine (CCIFI). (voir le document attaché à cet article).
Alors que la Chine est sortie de la crise sanitaire plus vite que le reste du monde et qu’elle sera sera l’un des rares pays à afficher un taux de croissance positif cette année (d’environ 2 %), 54 % des dirigeants interrogés ont un niveau de confiance important sur les 24 prochains mois, et très importante pour 7 %, contre 32 % pour le niveau moyen et 7 % pour le niveau faible.
Cette enquête a été effectuée du 1er au 21 septembre par la CCI France Chine en partenariat avec Business France, le service économique de l’ambassade de France en Chine et les Conseillers du commerce extérieur de la France en Chine. Le panel comporte une majorité d’entreprises de moins de 500 salariés en Chine, et un équilibre entre celles qui sont à 100 % à capitaux étrangers (51 %) et celle qui sont des joint-ventures avec des partenaires chinois (49 %). Par secteur, si un peu moins d’un tiers sont dans l’industrie, 56 % sont dans les services aux entreprises. Les détails sont dans le document attaché à cet article.
85 % n’envisagent aucune délocalisation
Logiquement, elles sont donc une minorité, 12 %, à déclarer avoir décidé une probable délocalisation de leur production hors de Chine, dont à peine 1 % en Europe et 2 % en Asie. En revanche, 85 % déclarent ne pas envisager un tel projet.
Une tendance cohérente avec une autre donnée de cette enquête : elles sont une majorité à juger que l’impact négatif à long terme de la crise de la Covid-19 a été relativement moins élevé en Chine qu’hors de Chine. Ainsi, les deux tiers pensent qu’il a été faible (39 %) à moyen (33 %) en Chine, contre 50 % à le juger important (37 %) à très important (13 %) hors du pays.
Incertitude sur le retour à la normale après le Covid-19
Si les entreprises françaises en Chine maintiennent leur confiance dans le pays, il n’en reste pas moins que la crise sanitaire liée à la Covid-19 a laissé des traces et ses effets à long terme sont encore sources d’incertitude, comme dans beaucoup d’autres pays.
Ainsi, l’année 2020 sera une mauvaise année en termes de résultats, sauf pour une minorité : seulement 13 % enregistrent des résultats meilleurs que prévus par rapport à leur budget initial. Quant à la période de retour à un niveau d’activité normal, si la moitié tablent sur 6 mois (dont 33 % immédiatement), l’autre moitié est contrastée : 19,2 % déclarent que c’est difficile à estimer, 14, 6 % tablent sur 12 mois, 4,6 % sur 18 mois et 10 % sur 24 mois.
Quant aux conséquences sur leurs opérations, les modifications apportées à la suite de cette crise sont majoritairement d’ordre pratique : plus de télétravail et téléconférences (77 %), plus de réunions et formations à distance (57 %), refonte de la politique de voyages (39 %), renforcement des procédures de gestion de crise (39 %), suivi et prévention santé des employés (34 %) et utilisation/investissement plus large dans les outils sont les domaines plus cités.
Les changements apportés dans l’organisation du management ont par ailleurs été limités : pas de modification (57 %) ou des modifications partielles (35 %) apportées aux systèmes de délégation et de gouvernance localement, et 77 % n’ont pas eu besoin de créer de nouvelles compétences locales.
Toutefois, le climat des affaires varie fortement selon les secteurs d’activité des dirigeants interrogés : sans surprise, c’est dans les secteurs de l’éducation, des services aux entreprises, du transport et de la logistique et de l’hôtellerie/tourisme que la part de ceux qui jugent cet impact de moyen à très important est la plus élevée, avec des proportions allant de 60 à 100 % de répondants.
En Chine comme ailleurs, de nombreuses incertitudes demeurent donc quant au calendrier de retour à la normale.
Christine Gilguy