C’est le 31 octobre, dans un communiqué commun diffusé par Ubifrance, que l’Agence française pour le développement international des entreprises (Ubifrance), la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCIFC) et Entreprises Rhône-Alpes international (Erai) ont annoncé la signature d’une lettre d’intention afin de « coordonner leur action » et proposer « un parcours de l’export unifié » aux PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) françaises. Un accord attendu depuis des mois, qui a nécessité des négociations longues et compliquées entre trois acteurs qui ont eu du mal à se rapprocher. Et qui met fin au « couac de com » relevé il y a peu par la Lettre confidentielle.
Rappelons en effet que si Ubifrance et Erai avaient déjà noué un partenariat fort l’an dernier en vue de faire une offre commune d’accompagnement des entreprises à l’export*, s’appuyant notamment sur le réseau d’incubateurs détenu à l’étranger par l’agence rhônalpine, la CCIFC, qui a un statut privé et a développé sa propre offre d’incubateurs dans ce domaine, en avait été au départ écartée -comme l’ensemble des chambres de commerce françaises à l’étranger-, avant d’y être à nouveau associée.
Ce projet, qui préfigure ce qui sera proposé aux entreprises françaises dans le cadre des « Maisons France à l’international » et autres « French Tech Hub », est donc plutôt une bonne nouvelle pour les partisans d’une équipe de France à l’export digne de ce nom en Chine, et plus largement à l’étranger, où le millefeuille français s’est très bien exporté.
Dans ce texte, précise le communiqué commun des trois institutions, les trois opérateurs se sont engagées à établir une « charte commune » visant à définir un « parcours à l’export en Chine » , qui soit « lisible et cohérent à destination des PME et ETI françaises qui souhaitent exporter et s’implanter dans le pays ». Dans ce cadre, un « catalogue de services et prestations unifiés pour leur faciliter la démarche export dans l’Empire du milieu » est annoncé pour 2015.
Concrètement, les trois institutions se répartissent les rôles en fonction de leurs expertises respectives : « accompagnement et orientation des PME, ouverture de nouveaux marchés, développement de nouveaux courants d’affaires pour Ubifrance Chine ; proposition de solutions d’implantation et de services associés pour permettre aux entreprises de pérenniser leur présence sur le marché pour CCIFC et Erai ». Le communiqué prend soin de préciser que « ce partenariat, non exclusif dans sa forme, permettra à tout acteur spécialisé dans le commerce international, privé ou public, d’apporter sa contribution » et que « son but à terme est de créer une véritable chaîne de valeur unifiée à chaque étape du parcours export des entreprises françaises en Chine ».
Cette coopération, précise encore le communiqué, s’appuiera aussi sur des « plateformes physiques d’accueil disposant de facilités d’hébergement, qui permettront de regrouper l’offre de services dans un lieu unique dans les principaux bassins de développement économique en Chine ». Autrement dit, ces fameuses « maisons » que réclament des entrepreneurs. A Shanghai, ce sera avec l’Espace Rhône-Alpes opéré par Erai, mais « en étroite collaboration avec Ubifrance et business center local de la CCIFC ». A Pékin, ce sera la CCIFC « qui accueillera le regroupement », à son initiative, « de plusieurs acteurs de la présence économique française en Chine ».
Les mots sont pesés. Le communiqué précise enfin que cette coopération se traduira aussi par « une communication unifiée, à travers des supports communs mis à disposition dans les bureaux et sur les sites web de chacun des partenaires ».
Cette lettre d’intention a été signée à l’occasion de la dernière visite officielle de Laurent Fabius en Chine, et de son passage à l’Espace Rhône-Alpes de Shanghai, le 18 octobre dernier, en présence du ministre et de Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, affirme le communiqué. Son officialisation dans un texte commun, 12 jours après, montre que la communication commune des trois partenaires doit encore être peaufinée, mais elle a le mérite de mettre fin à une certaine confusion alors que cette signature n’avait donné lieu à aucune communication officielle…unifiée.
Christine Gilguy
*Lire notamment :Régionalisation : un ticket Ubifrance / Erai pour une offre intégrée aux Régions