Le Chili est un marché très ouvert avec de nombreuses opportunités dans des secteurs aussi variés que les infrastructures, les énergies renouvelables, le tourisme ou l’agroalimentaire, et Michelle Bachelet, réélue pour un second mandat à la tête du pays en décembre 2013, l’a fait savoir aux dirigeants de grands groupes français. En marge de sa visite officielle à Paris, reçue la veille à l’Élysée par son homologue François Hollande, Michelle Bachelet est intervenue, le 9 juin, au forum d’affaires franco-chilien, co-orchestré, dans les salons parisiens du Pavillon Gabriel, par Medef International et CIE Chile, l’agence gouvernementale pour la promotion de l’investissement étranger au Chili.
Devant une salle comble, composée côté patronat français d’une centaine de participants et du côté de la délégation chilienne d’une vingtaine de ministres et chefs d’entreprises, la présidente socialiste chilienne a entrepris une véritable opération séduction auprès des entreprises françaises, déroulant les arguments pour promouvoir les atouts de son pays et les inciter à investir dans la première économie d’Amérique latine en termes de PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (23 000 dollars).
Ce pays de 18 millions d’habitants connaît une croissance économique « vigoureuse », a rappelé Michelle Bachelet. Qui plus est, le Chili est ouvert aux investisseurs. Totalisant 20,25 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) entrants en 2013, il est le 17e destinataire mondial d’IDE. « Le Chili est un pays fiable pour faire des investissements », a aussi insisté la présidente chilienne, rappelant que les agences de notation Moody’s et Fitch l’ont noté respectivement AA3 et A+. Un argument qui pèse dans une Amérique latine quelque peu plombée par les mauvaises performances de quelques uns de ses poids-lourds comme le Brésil et l’Argentine.
La présidente Bachelet a rappelé que le Chili a aussi signé 24 accords de libre-échange avec 64 pays et que la plupart des droits de douane entre ces pays sont nuls. En 2010, le Chili est devenu le premier pays d’Amérique du Sud à rejoindre l’OCDE affichant sa volonté d’affirmer sa présence sur la scène mondiale. Enfin, s’agissant de la situation géographique du pays, dont les frontières sont limitées au nord avec le Pérou, au nord-est avec la Bolivie et à l’est avec l’Argentine, « vous avez la possibilité d’utiliser le Chili comme plateforme pour vous développer vers d’autres pays de la région », a insisté la chef d’État.
Le pays cherche plus précisément à attirer de nouveaux investisseurs dans plusieurs grands secteurs prioritaires : l’énergie et les infrastructures de transport, mais également le tourisme.
Des opportunités d’affaires concrètes
L’énergie est importée et coûte chère. Aussi pour répondre à l’augmentation de la demande d’électricité qui devrait croître de 5 % par an, le Chili a décidé de favoriser les énergies renouvelables non conventionnelles. « Nous voulons avoir un système d’énergie qui soit durable et fiable dans le temps », a affirmé Michelle Bachelet. Celle-ci avait d’ailleurs parrainé la veille, avec son homologue français, la signature d’un projet franco-italien de création d’un centre de R&D sur les énergies marines renouvelables, dénommé MERIC (Marine Energy Research and Innovation Center)*.
Mais certaines entreprises françaises, à l’instar d’Engie (ex-GDF Suez), présent localement depuis 50 ans, se sont positionnées tôt sur ce marché. « Nous sommes un investisseur de long terme », a ainsi commenté, lors du forum, Arnaud Erbin, directeur international d’Engie. Très présente sur le réseau d’électricité dans le Nord du Chili, cœur de l’industrie minière, sa filiale E-CL détient 50 % de part de marché. Suite à un appel d’offres remporté fin janvier 2015, Engie mène actuellement un gros projet de construction d’une ligne d’interconnexion entre les réseaux électriques du Nord et du Sud.
En matière d’infrastructures routières et aéroportuaires, le pays est en phase de modernisation, avec de nombreux appels d’offres internationaux à la clé. « Nous sommes en retard par rapport à notre programme national », a même admis Michelle Bachelet.
Parmi les projets engagés récemment, l’élargissement de l’aéroport de Santiago du Chili qui doit permettre d’accueillir 30 millions de passagers annuels. Suite à un appel d’offres remporté en février 2015, sa réalisation a été confiée à un consortium franco-italien mené par Aéroports de Paris (ADP).
« Le Chili est un pays ouvert, il n’y a pas de discrimination à l’égard des investisseurs étrangers », a assuré Frédéric Dupeyron, directeur général de ADP Management (ADPM), filiale d’ADP en charge de l’exploitation et de la gestion aéroportuaire à l’international. Les groupes de construction français Vinci et italien Astaldi ont signé le 8 juin à l’Élysée, aux côtés d’ADP, l’accord relatif à la concession et à la construction du terminal 2 de l’aéroport international de Santiago du Chili**. Ce nouveau terminal accueillera les voyageurs internationaux (15 millions de passagers annuels) tandis que le terminal 1 accueillera, lui, le trafic domestique (15 millions de passagers annuels). La livraison du projet est attendue à l’été 2020.
Enfin, le tourisme. « Nous sommes le pays le plus long et le plus étroit au monde », a ainsi fait valoir la présidente chilienne. Au sud du pays, région des lacs et glaciers, se trouvent des stations de ski et au centre la station balnéaire Viña del Mar. « Le Chili offre des possibilités pour le développement du tourisme », a-t-elle encore insisté.
Venice Affre
*France/Chili : DCNS va investir dans un Centre de R&D sur les énergies marines renouvelables
**Chili/France : signature officielle de la concession du nouveau terminal de l’aéroport de Santiago
Pour prolonger :
Consultez notre Guide business Chili 2015