« Le Chili présente une économie qui s’est développée ces trois dernières décennies », a indiqué Jorge Pizarro Cristi, vice-président exécutif de CIEChile, le Comité de promotion des investissements étrangers au Chili, le 15 mai à Paris lors d’une présentation, à l’ambassade chilienne, de la situation de l’investissement au Chili et des opportunités dans les secteurs de l’énergie et des travaux publics.
Dans ce pays de 16,3 millions d’habitants, « le taux de chômage est de 6,5 % », a-t-il signalé avant de rappeler que les exportations chiliennes se sont élevées à 77,4 milliards de dollars et les importations à 74,9 milliards de dollars en 2013. La croissance du PIB chilien devrait atteindre 3,6 % cette année selon les statistiques du Fonds monétaire international (FMI) et devrait être supérieure à 4 % en 2015, selon les perspectives de l’OCDE.
Offrant une conjoncture plutôt porteuse, le pays cherche à attirer de nouveaux investisseurs dans deux grands secteurs prioritaires : les énergies renouvelables et les infrastructures.
Des besoins dans les énergies renouvelables
Fin 2012, le Chili disposait d’une capacité de production d’électricité installée nette de 17,6 gigawatts. Selon les prévisions de croissance économique , il est prévu que la demande d’électricité augmente d’environ 5 % par an jusqu’en 2020, ce qui implique la nécessité d’accroître la capacité de production électrique installée du pays.
Le Congrès chilien a passé une loi sur les énergies renouvelables en septembre 2013 qui impose au Chili de produire au moins 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2025. A l’heure actuelle, seuls 6,3 % des besoins électriques sont couverts par les énergies renouvelables non conventionnelles (ERNC) 6,3 %. L’hydroélectricité (hors mini-centrales hydroélectriques) représente 26,6 % de la production d’électricité, le charbon 46,4 %, le gaz naturel 16,6 % et le diesel 4,1 %.
Le sud du Chili dispose d’un important potentiel hydroélectrique. Le plan national stratégique du gouvernement sur l’énergie 2012-2030 prévoit que d’ici 2024 l’hydroélectricité représente 45 % à 48 % de la production totale d’électricité contre 29,3 % à l’heure actuelle.
Cependant, le secteur énergétique du Chili est très dépendant des fournisseurs étrangers. Les barrières à l’entrée dans le domaine de la production d’électricité seront réduites afin d’améliorer la concurrence et le nombre d’acteurs, y compris les étrangers. Dans le secteur de l’énergie, « nous avons besoin de nouveaux acteurs, nous allons abaisser nos barrières au commerce », a indiqué Jorge Pizarro Cristi.
Infrastructures : des besoins dans tous les secteurs
Le secteur des infrastructures représente également des opportunités pour les entreprises étrangères. Le pays étant exposé au risque climatique et sismique, des travaux de reconstruction sont nécessaires dans les zones affectées par des catastrophes naturelles.
Le défi pour le pays consiste à améliorer ses infrastructure nationales. Le Chili se situe à la 45ème position dans le classement Infrastructure Globale 2013-2014 du World Economic Forum (Forum économique mondial).
Les besoins en investissements publics et privés dans le transport urbain s’élèvent à 26 milliards de dollars et dans les infrastructures portuaires à 1,7 milliard de dollars et à 5,03 milliards de dollars dans les infrastructures hospitalière et pénitencière.
Une nouvelle stratégie d’attraction des investissements
La nouvelle stratégie d’attraction des investissements a été mise en place par le CIEChile dans le cadre de l’agenda sur la productivité, l’innovation et la compétitivité, dirigé par le ministère chilien de l’Économie. Elle vise à diversifier les secteurs récepteurs d’investissements étrangers de manière à promouvoir le développement des différents secteurs économiques du pays.
« Il ne s’agit pas seulement du montant des investissements, mais aussi de la qualité des investissements, prévient Jorge Pizarro Cristi. Nous avons besoin d’investissements qui apportent de nouvelles technologies et des transferts de technologie ». Le Chili souhaite, en effet, obtenir des investissements étrangers qui soient durables ; qui permettent d’améliorer la valeur ajoutée des produits chiliens ; qui créent des emplois ; qui permettent le transfert de technologie et des bonnes pratiques internationales ; qui stimulent la création d’industries auxiliaires et la présence de fournisseurs.
Le pays ne manque pas d’atouts, offrant un cadre économique plutôt bien géré et un environnement des affaires relativement ouvert dans une zone qui ne l’est pas toujours.
En ce qui concerne la facilité à réaliser des affaires, le Chili est ainsi classé 34ème sur 189 économies au sein du classement Doing Business 2014 de la Banque mondiale. S’agissant de la perception de la corruption, le Chili se classait en 2013 au 22ème rang sur 177 pays, selon les données de Transparency International. Les investisseurs « regardent de près ces critères lorsqu’ils souhaitent faire du business au Chili », a souligné le vice-président de CIEChile.
Autre atout, le Chili est ouvert au monde et a signé 23 accords commerciaux avec 61 pays, dont la majorité sont entrés en vigueur. Pas étonnant qu’il attire une part non négligeable des flux d’IDE en Amérique latine et aux Caraïbes : 20 milliards de dollars en 2013, sur un total de 294 milliards de dollars sur la zone (en hausse de 18 %). Selon le rapport 2013 sur l’investissement dans le monde publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Chili a été le 11e plus grand bénéficiaire mondial d’IDE en 2012 avec 30,32 milliards de dollars. Sur la période 2009-2012, l’exploitation minière a perçu 50,1 % du total des IDE.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
http://www.prochile.gob.cl/