Sous la pression du président américain, les autorités panaméennes ont poussé l’opérateur hongkongais CK Hutchinson à se retirer du Canal de Panama, dans le cadre d’un accord plus global conclu avec un consortium mené par le Fonds américain BlackRock et MSC. Le point dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Le feuilleton du canal de Panama semble se rapprocher de son épilogue avec l’accord trouvé en début de semaine dernière par le fonds d’investissement BlackRock et la multinationale hongkongaise CK Hutchinson.
Aux termes de cet accord, le groupe dirigé par le milliardaire Li Ka-shing devrait en effet céder l’administration des ports d’entrée et de sortie du canal, par lequel transite 5 % du commerce mondial de biens, à l’armateur italo-suisse MSC.
Donald Trump, qui avait menacé le pays d’Amérique centrale de représailles s’il n’agissait pas face à ce qu’il considère comme une emprise chinoise, a de quoi se satisfaire de cette prise de contrôle par le premier armateur mondial, déjà présent dans la manutention portuaire avec plus de 70 terminaux exploités dans 31 pays.
D’autant plus que le président panaméen, José Raul Mulino, avait déjà annoncé début février qu’il ne renouvèlerait pas son mémorandum d’accord sur l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie ».
Le « deal » va bien au-delà du canal de Panama
Le président américain ne paraît toutefois pas rassasié. « Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire », a-t-il ainsi affirmé mardi 4 mars, lors d’une allocution devant le Congrès.
Le « deal » trouvé va par ailleurs bien au-delà du Panama. Selon ses termes, le conglomérat honkkongais devrait, pour la modique somme de 22,8 milliards de dollars, céder à un consortium composé de BlackRock, MSC et le fonds souverain de Singapour GIC, le contrôle de pas moins de 43 autres installations portuaires situées dans 23 pays – soit tous ses ports sauf ceux situés sur les côtes chinoises et à Hong Kong.
De quoi affirmer la présence de MSC au Mexique, en Australie, au Moyen-Orient et en Europe, avec une position de leader promise sur le port de Rotterdam. Cet accord global doit néanmoins encore être peaufiné. Pour l’heure, il ouvre une période de négociation exclusive de près de cinq mois avant finalisation espérée cet été.