Cet article a fait l’objet d’une Alerte diffusée auprès des abonnés de la Lettre confidentielle le 15 septembre.
Le suspense aura tenu en haleine l’écosystème du commerce extérieur pendant plusieurs semaines. Qui de Pascal Cagni et de Christophe Lecourtier, respectivement président et directeur général de l’agence publique Business France, allait être choisi comme ambassadeur aux investissements internationaux ? Finalement, ce sera Pascal Cagni.
Trois décrets en date du 14 septembre mettent fin à une situation, qui, si elle avait duré, aurait pu devenir embarrassante, notamment au moment où la France cherche à attirer les investisseurs désireux de fuir le Royaume-Uni et que le gouvernement britannique est engagé dans une négociation périlleuse sur sa sortie de l’Union européenne. De façon concrète, Pascal Cagni est nommé, d’une part, ambassadeur délégué aux investissements internationaux, d’autre part, président du Conseil d’administration de Business France. Pour sa part, Christophe Lecourtier devient officiellement directeur général de la même agence publique.
M. Pénicaud cumulait les deux fonctions
Ironie du sort, c’est Christophe Lecourtier, alors directeur général de l’agence d’accompagnement des entreprises à l’international Ubifrance entre 2008 et 2014, qui avait préparé la fusion avec l’Agence française pour les investissements internationaux (Afii) pour créer Business France. L’opération avait, ensuite, été confiée à l’actuelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui cumulait les postes de directeur général de Business France et d’ambassadeur délégué aux investissements internationaux.
Ambassadeur en Australie, après avoir quitté Ubifrance, puis récemment en Serbie, Christophe Lecourtier pensait avoir ses chances. A raison pendant longtemps, au regard du favori parmi les candidats connus à la présidence de l’agence publique. Il s’agissait du Franco-australien Ross Mc Innes, ambassadeur économique de l’Île-de-France après avoir été banquier pour divers établissement internationaux (Kleinwort Benson, Continental Bank, devenue Bank of America) et industriel (Safran).
Le soutien d’E. Macron à P. Cagni décisif
Le tournant, semble-t-il, a été pris, avec la candidature de Pascal Cagni, relativement tardive et, surtout, appuyée, dit-on dans les milieux autorisés, par Emmanuel Macron. Le soutien du président de la République à l’ex-directeur général d’Apple Europe et fondateur du fonds d’investissement C4 Ventures a primé comme on s’y attendait depuis dans l’écosystème, même si la signature des décrets a pris du temps.
Le 13 septembre, interrogé par Le Moci sur le retard pris dans la publication des décrets, à l’occasion de la réunion du comité national de suivi des dossiers de politique commerciale portant sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta/AECG), Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État à l’Europe et aux affaires étrangères, avait lâché « dans quelques jours ». Finalement, 24 heures ont suffi pour être fixé sur les attributions exactes de Pascal Cagni et Christophe Lecourtier.
François Pargny
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