La priorité du nouvel ambassadeur pour les investissements internationaux et président du conseil d’administration de Business France, Pascal Cagni, est le volet « Invest » des activités de l’agence, soit la promotion de la France et l’attraction d’investisseurs étrangers sur le territoire. Une vraie bataille à mener d’abord sur le front de l’image du pays. Une nouvelle plateforme Internet « Business France attractivité », destinée à proposer des argumentaires, est en cours de création. Il l’a dit aux conseillers du commerce extérieur (CCE) réunis à Nusa Dua, sur l’île indonésienne de Bali, le 6 octobre, au deuxième jour de leur forum mondial, car il souhaite les mobiliser davantage sur cette action. « Vous êtes les hussards d’une République transformée, leur a-t-il lancé, lui qui est également un CCE, lors d’une intervention en plénière. J’ai besoin de votre aide ».
Le constat dressé par le fondateur de C4 Venture, société de capital-investissement basée à Paris et à Londres, est celui d’un moment privilégié pour passer à la vitesse supérieure. Car selon se proche du nouveau président français, ça va mieux après « 10 à 15 années de french bashing », dont un point d’orgue a été la fameuse vidéo du DRH d’Air France malmené par des syndicalistes, chemise en lambeaux, vue 1,4 milliard de fois sur les réseaux sociaux. « Que s’est-il passé ? Avec l’élection d’Emmanuel Macron, on a tout effacé », a expliqué le président de Business France.
Reste à mener une nouvelle bataille, celle de « la révolution d’image ». Pour Pascal Cagni, c’est la transformation politique avec quelque 415 nouveaux venus à l’Assemblée nationale, dont 39 % de femmes, c’est aussi la transformation sociale avec la réforme du code du travail, c’est enfin la transformation fiscale avec le train de mesures de réduction des taxes sur les entreprises annoncé par le gouvernement. « Ce sont des messages que vous devez faire passer aux investisseurs, pour montrer que la France bouge », a lancé Pascal Cagni aux CCE.
Mais lui-même va avoir du pain sur la planche pour coordonner les divers organismes publics qui, de près ou de loin, œuvrent à l’étranger pour promouvoir tel ou tel secteur particulier. Un travail qui devrait commencer par une « meilleure communication » sur le mot France. A cet égard, Pascal Cagni a pointé, grâce à une diapositive édifiante, le patchwork que constituent les logos mis côte à côte de la quinzaine d’organismes qui œuvrent pour l’action extérieure de l’Hexagone, de Business France à la French Tech en passant par Campus France, Expertise France, France Créative ou encore Creative France … « La bataille de l’image sera la mienne », a encore lancé le dirigeant, livrant à la réflexion des CCE l’idée de s’inspirer de ce qu’ont fait les Britanniques pour harmoniser leur communication internationale, en insérant partout le logo « Great » – de Great Britain– avec une même charte graphique.
Des CCE, Pascal Cagni attend donc un plus grand engagement dans l’ « Invest » : « l’accord entre Business France et les CCE fonctionne bien sur l’export, mais c’est zéro sur l’invest », a-t-il déploré, avant de promettre de revenir l’an prochain « si sont présents au moins 40 leaders ou investisseurs étrangers ». On verra dans quelques semaines, lors de l’ouverture du site « attractivité », si les «hussards » jusqu’à présent focalisés sur le soutien à «l’export» répondent à l’appel…
Christine Gilguy
Envoyée spéciale à Nusa Dua
Pour prolonger :
–Mondial des CCE : l’Equipe de France de l’export en attente des instructions du « coach »
–Business France : P. Cagni sera le nouvel ambassadeur pour les investissements internationaux
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