« Les exportations du fait d’un ralentissement de l’activité économique mondiale ont baissé de 6,7 % à 4,45 milliards d’euros en 2013 par rapport à 2012 », a indiqué Philippe Frantz, président du Cisma, le syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention le 10 avril lors de la présentation des résultats 2013 et des perspectives pour l’année 2014 de l’organisation professionnelle.
Si en France, la production a augmenté sur un an de 10,1 % à 2,4 milliards d’euros, la production destinée à l’export a, elle, baissé notamment dans le secteur des biens d’équipement. En 2013, les industries groupées au sein du Cisma ont expédié 65 % de leur production à l’export, une part en baisse de 3 points par rapport à l’année précédente. Au totale, la production des industries d’équipement pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention s’est élevée à 6,85 milliards d’euros l’an passé, en léger retrait (-1,4 %) par rapport à 2012.
Les exportations de biens d’équipement pour le BTP ont souffert des effets de change
Dans les matériels pour le BTP, les exportations ont essuyé une baisse de 9,9 % en 2013 par rapport à l’année précédente. Conséquence d’une zone euro morose, les livraisons vers l’Union européenne – région qui représente 32 % des exportations totales des entreprises de matériels pour le BTP membres du Cisma -, se sont contractées de 12 %.
À l’exception du Moyen-Orient (+ 5 %) et de l’Amérique latine (+ 6 %) qui ont connu une progression significative, les exportations des industries du Cisma ont reculé dans la plupart des zones géographiques. L’activité a pâti d’« un euro fort qui ne nous a pas forcément aidé et qui a eu des incidences assez fortes », a commenté Philippe Frantz. Vers l’Amérique du Nord, deuxième destination du Cisma après l’UE, en termes de parts de marché (17 %), les ventes de matériels pour le BTP ont diminué de 15 %. En Afrique, les livraisons de matériels destinés à la construction ont chuté de 20 %, conséquence directe des effets de change sur le cours des matières premières, et de l’instabilité politique. L‘Asie-Pacifique a enregistré la plus forte baisse des exportations (- 33 %). « On se retrouve confrontés à des pays qui ont une monnaie plus avantageuse que nous », a souligné Renaud Buronfosse, délégué général du Cisma, citant la dévaluation des monnaies émergentes (réal brésilien, rouble russe, livre turque…).
Globalement, la production a atteint 2,7 milliards d’euros, en recul de 4 % par rapport à 2012. Les entreprises de biens d’équipement pour la construction ont connu en 2013 une détérioration de leurs commandes et de leurs facturations notamment au premier semestre du fait de conditions météorologiques déplorables. Ce chiffre d’affaires devrait demeurer stable en 2014 à cause de la faiblesse du marché de la construction de résidences et des incertitudes budgétaires des collectivités territoriales, toutefois une amélioration de l’activité à l’international est attendue.
Biens d’équipement de manutention : « on importe un peu plus que l’on exporte ».
L’an dernier, dans ce secteur, les exportations ont diminué de 3,3 % à 2,23 milliards d’euros en 2012 par rapport à 2013. Le Cisma rappelle qu’il s’agit d’ « une activité essentiellement européenne ». En effet, l’Union européenne (UE) réceptionne 49 % des exportations de biens d’équipement de manutention. Et 10 % de ces mêmes biens sont expédiés dans les autres pays d’Europe (hors UE).
« On importe un peu plus que l’on exporte », justifie Renaud Buronfosse, qui rappelle que « la manutention allemande est puissante ». Celle-ci représenterait 40 % de la manutention européenne. « On essaie de de se défendre », ajoute-il.
Les livraisons vers l’Asie-Pacifique, zone qui représente 17 % des exportations des membres du Cisma, ont baissé de 10 % en 2013, un retrait lié au ralentissement de la Chine et de l’Inde. Les ventes en Amérique du Nord ont pour leur part enregistré une croissance de 20 %, confirmant la reprise dans cette zone.
Le chiffre d’affaires du secteur des biens d’équipement de manutention s’est élevé à 3,29 milliards d’euros, soit une légère progression (+ 0,8 %) par rapport à 2012. Il est le seul secteur à afficher une croissance annuelle de son chiffre d’affaires positive. En 2014, les industriels des biens d’équipement de manutention devraient moins souffrir que ceux des équipements de BTP, estime le Cisma.
Biens d’équipement pour la métallurgie : des disparités selon les zones
Dans la métallurgie, « deux grandes nuances s’affrontent », observe Philippe Frantz. D’un côté, une grosse production en France (+ 8,3 %) en particulier dans le ferroviaire et l’aéronautique, et de l’autre, « les pays émergents où c’est catastrophique », déplore-t il. « Exporter en Russie, ça va commencer à être sérieusement difficile, ça l’est déjà », confie-t-il, évoquant la faiblesse du rouble.
Les exportations ont ainsi chuté de 9,9 %, avec les baisses les plus prononcées enregistrée à destination du Moyen-Orient (- 73 %), des autres pays européens (- 53 %) et de l’Asie-Pacifique (- 25 %). A contrario, elles ont vivement rebondi en Amérique du Nord et en Amérique latine avec des hausses respectives de + 24 % et + 62 %. Il faut aussi noter un léger mieux vers l’Union européenne (+ 17 %) alors que la conjoncture n’est pas très favorable.
Au total, le chiffre d’affaires de la filière a ralenti de – 1,4 %, à 860 millions d’euros. S’agissant des perspectives pour 2014, les carnets de commandes à l’export restant relativement peu garnis, cela devrait entraîner une quasi-stabilité des facturations.
De manière globale, toutes industries confondues, l’organisation table pour 2014 sur un léger mieux dans les principales zones géographiques et sur une amélioration dans les pays développés (Union européenne, Amérique du Nord, Japon) ainsi qu’une stabilisation dans les pays émergents. Mais, prévient le Cisma, il faudra surveiller la solvabilité de nombreux pays et suivre de près l’évolution des taux de change.
Venice Affre