Avec une part de 9 % dans le produit intérieur brut (PIB) du Qatar, le secteur de la construction est largement devancé par d’autres domaines d’activités, comme les hydrocarbures (44 % du PIB) et les services (38 %), relève l’assureur-crédit Euler Hermes dans une note économique publiée le 30 octobre. Un retard que le géant gazier compte bien réduire fortement avant le Mondial de football qu’il accueillera en 2022. D’ici là, le Qatar a prévu d’investir plus de 200 milliards de dollars dans des projets de construction et d’infrastructures, une aubaine pour des groupes de taille internationale. L’an dernier, le chiffre d’affaires de la construction n’y dépassait pas 27 milliards de dollars.
Outre une série de stades de football, un vaste programme d’infrastructures urbaines est planifié pour accueillir la centaine de milliers de visiteurs et les supporters des équipes de football. La réalisation de lignes de métro est notamment prévue, – le groupe Vinci ayant remporté un contrat de 1,5 milliard d’euros pour la conception et la construction d’une partie de la ligne rouge du métro de Doha, la capitale qatari –, ainsi que des hôtels, trains, tunnels, routes et ponts. Un port maritime et un aéroport seront encore érigés. A eux seuls, les investissements nécessaires en équipements de climatisation ont été évalués à 50 milliards de dollars.
Une hausse de 10 % du BTP entre 2013 et 2020
Au-delà de l’enjeu sportif, cette politique d’investissement s’inscrit dans le plan « Qatar National Vision 2030 » qui vise à améliorer l’image de l’émirat et à doubler le taux de croissance de son économie (+ 4,1 % de croissance du PIB attendu en 2013). A lui, seul le BTP (bâtiment-travaux publics) pourrait connaître une hausse moyenne de 10 % par an entre 2013 et 2020. Mais qu’en sera-t-il en 2030, s’interroge Euler Hermes, qui prévient que le dynamisme du secteur pourrait retomber en raison de l’évolution négative de la démographie. De 6,5 % cette année, la hausse de la démographie devrait tomber à + 1,2 % sept ans plus tard.
De façon concrète, l’assureur-crédit observe un décalage entre le nombre de chantiers et la demande. Du coup, il met en garde contre « un emballement ». De fait, tandis que les besoins en nombre de logements liés à l’accroissement de la population demeurent faibles, l’indice du volume de réalisation de logements est en passe d’être multiplié par 10 entre 2010 et 2015. Dès 2015, la population du Qatar devrait se stabiliser à hauteur de 2,3 millions d’habitants.
De plus, les entreprises locales ne bénéficieront pas directement des retombées économiques de la Coupe du Monde de football car, compte tenu de l’ampleur des projets, ce sont les groupes d’envergure mondiale qui sont les plus aptes à empocher les contrats clés en main les plus juteux.
Venice Affre
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