Est-ce la perspective du partenariat trans-Pacifique lancé par Washington qui fait bouger Bruxelles ? Lancés en 2007, bloqués depuis 2009, les pourparlers de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et l’Asean (Anase/Association des Nations d’Asie du sud-est) pourraient connaître un nouveau dégel. Tel est l’engagement pris par les responsables de deux blocs à l’issue d’une consultation qui s’est tenue le week-end dernier à Kuala Lumpur, en marge d’une réunion des ministres de l’Économie des nations d’Asie du Sud-Est (Brunei, Birmanie, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande).
« De hauts responsables vont se rencontrer d’ici à la fin de l’année pour faire le point et explorer les voies à suivre », indique le communiqué conjoint de Cecilia Malmström et de ses homologues issus des pays du bloc Asean. « L’UE est déterminée à obtenir un accord de libre-échange de région à région », a confirmé la commissaire au Commerce.
Depuis le gel de ces pourparlers, l’UE a mis la priorité sur la conclusion d’accords bilatéraux avec les membres du bloc asiatique. Fin 2012, un accord a ainsi été scellé avec Singapour. Les pourparlers avec le Vietnam sont en voie de finalisation et des discussions sont également en cours avec la Birmanie pour un accord visant à la protection des investissements. Lancées en juin 2013, les négociations avec la Thaïlande sont quant à elles à l’arrêt depuis le coup d’État de l’année dernière. Même chose pour les pourparlers avec la Malaisie, initiés en 2010 et gelés en 2013, suite aux élections générales dans le pays.
Profitant de son déplacement à Kuala Lumpur, Cécilia Malmström a néanmoins plaidé pour la reprise de ces dernières discussions. Selon la commissaire européenne, l’accès libre au marché européen serait « d’une valeur inestimable » pour les matières premières et produits et services de haute technologie de la Malaisie, tandis que l’accès libre pour l’UE au marché malaisien serait « le moyen de se connecter plus profondément avec la chaîne asiatique ».
Malgré les progrès réalisés entre 2010 et 2013, les offres tarifaires, le volet lié aux services et les aspects relatifs à la propriété intellectuelle – notamment la question des indications géographiques – « devront être réexaminés », a souligné Cecilia Malmström, demandant au passage la levée des taxes à l’exportation sur les ressources naturelles et l’inclusion d’un chapitre visant à garantir l’ouverture des marchés publics. « Il est inutile de nous enliser une deuxième fois sur les mêmes questions. Il faut que les deux parties montrent qu’elles sont prêtes à faire ce qu’il faut pour conclure un accord ambitieux », a-t-elle conclu.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles